Éditorial

Primauté du politique

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Hassane OUALI Publié 30 Novembre 2021 à 10:54

C’est une élection qui ne donne aucune visibilité de la carte politique nationale. Elle brouille plus qu’elle ne précise. Ce qui est l’exact contraire de la fonction d’une consultation populaire qui a, entre autres, pour objectif de redéfinir - le temps d’un mandat - les grandes tendances. Dans la continuité des législatives, les locales du 27 novembre ont amplifié l’émiettement des voix et surtout aggravé l’éclatement des courants politiques. 

La clarification n’a pas eu lieu. Sauf la confirmation de la tendance abstentionniste devenue structurelle. Confinés dans l’angle mort de la vie politique nationale depuis au moins vingt ans, les partis ne se relèvent pas encore de la bourrasque du 22 Février qui leur a explosé à la figure. Ceux gravitant autour de la galaxie du pouvoir tentent de se recycler dans la nouvelle phase, mais sans trop y parvenir. Les majorités qu’ils constituent dans les Assemblées sont fausses et factices. Elles sont, en réalité, ultra-minoritaires. Ceux de l’opposition sont tout aussi déroutés par la période post-Hirak. Le jeu politique proposé ne leur offre aucune perspective de redéploiement et de reconquête. L’introduction du segment des “Indépendants”, incolore et inodore, puisé dans la société civile sans identité claire, ne peut en aucun cas constituer une alternative aux partis. La société civile n’a pas vocation à se substituer à la société politique.

Ainsi et au terme du processus du “renouvellement de l’édifice institutionnel”, le pouvoir se retrouve sans socle politique solide. Une équation incertaine dès lors que l’intermédiation politique avec la société n’est pas reconstituée et la prééminence de l’administration sur la vie institutionnelle se pérennise. L’Exécutif continuera de puiser son personnel dans l’appareil bureaucratique qui, par nature, est réfractaire aux changements et aux dynamiques. Il est synonyme de conservatisme.

 Et cela se vérifie au quotidien et le chef de l’État a lui-même constaté l’incapacité à mettre en application ses propres décisions. D’où l’urgence de revenir au politique et de réhabiliter la fonction de la politique qui ne peut être régentée par un arsenal administratif contraignant. Elle est l’espace naturel où se régule la vie nationale, qui arbitre pacifiquement les conflits qui traversent la société. Cela suppose, au préalable, un climat démocratique dans son double aspect substantiel et procédural, mais aussi et surtout des partis comme acteurs majeurs. 

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00