Éditorial

Sisyphe est-il algérien !

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Hassane OUALI Publié 29 Mai 2021 à 00:06

Dans  un  éternel  recommencement,  l’Algérie  ressemble  dans  sa construction inachevée à Sisyphe. Comme une condamnée à revivre avec absurdité le même cycle historique. Ses projets et “tâches historiques”, mal échafaudés, finissent toujours par s’écrouler au premier coup de vent. Et curieusement, chaque nouvelle phase se construit sur les décombres de celle qui la précède en reconduisant les mêmes mécanismes, instruments et réflexes.

Une malédiction, diront les plus mystiques. Mais à bien y observer les expériences passées, l’on conclut aisément que c’est par défaut de rationalité que toutes ces constructions sont vouées à un effondrement certain avant même leur aboutissement. Elles ne peuvent résister aux épreuves du temps et de ses exigences.

Enfermés dans cette mécanique infernale, nombreux sont les Algériens qui finissent par douter d’eux-mêmes, de leur génie, de leur compétence jusqu’à nourrir une haine de soi paralysante et de tomber dans le piège de l’essentialisation. Pis encore, à intégrer l’échec et en faire un marqueur culturel et sociétal. Rien de tout cela n’est à l’origine de nos “échecs recommencés”. Les raisons sont multiples et complexes. Elles ne sont pas à chercher dans le caractère de la personnalité de l’Algérien, elles résident essentiellement dans cette manière de faire l’Algérie.

Dans l’urgence et la précipitation. À la hussarde qui empêche de se projeter dans le temps long. Les ambitieux projets de quelque nature qu’ils soient ne sont que le fruit de réflexions profondes et globales. Mais souvent dictés par les impératifs du moment et de ses pressions aveuglantes. Sous la dictature de l’immédiateté. Rarement dans la sérénité qui sied aux ouvrages qui durent dans le temps. Jamais avec la lucidité qui doit, impérativement et en toute circonstance, présider à la fondation des édifices qui engage les peuples et nations sur des siècles. C’est devenu une règle implacable à laquelle il serait difficile d’échapper. Pourtant, ce n’est pas une fatalité.

Il devient une impérieuse nécessité de rompre avec ce modèle porteur d’incertitudes, mais surtout de périls. Cela peut commencer par briser les logiques de tensions permanentes productrices de peurs paralysantes. Face aux défis majeurs et l’enjeu de donner au pays une perspective historique, la question des élections, la victoire ou la défaite du Hirak, devenir ministre ou se faire éjecter du gouvernement deviennent alors des faits mineurs et surtout éphémères. 

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00