Éditorial

Tank et Pegasus

  • Placeholder

Hassane OUALI Publié 24 Juillet 2021 à 00:23

Outre le scandaleux espionnage massif qu'elle a révélé, l’affaire Pegasus met les États face à de nouvelles menaces. Aussi sophistiquées que redoutables. Les systèmes classiques de défense de la sécurité nationale sont mis à rude épreuve. Ils sont de fait dépassés. La facilité avec laquelle un logiciel espion pénètre dans les endroits les plus protégés au monde et aspire un maximum d’informations classées “secret défense”, bouleverse profondément les logiques de renseignements qui ont prévalu jusque-là. Tout devient accessible et à portée de clic. Les portes blindées et les sous-sols ne sont plus une garantie infaillible. Les avancées technologiques obligent ainsi à la redéfinition des notions de sécurité et de défense. 
Les frontières ne sont plus infranchissables, elles disparaissent carrément et les secrets d’État sont à découvert. Désormais, plus besoin d’armées d’espions qui s’infiltrent partout pour faire dans l’espionnage et le contre-espionnage. Le temps des “men in black” est révolu. “Le mouchard” s’introduit dans la chambre à coucher des détenteurs d’informations dites sensibles. Manipulé à distance à partir d’un pays étranger, il glane son et image. 
Fruit de la révolution technologique, ces armes 2.0 annoncent la nature des guerres de demain et les nouveaux champs de bataille dans lesquels elles vont se dérouler. Tous les États - puissants ou faibles, démocratiques ou autoritaires - peuvent facilement se les procurer. Le poids d’un tank et son efficacité militaire ne pèsent rien devant un logiciel invisible. Cette nouvelle donne révolutionne les grandes questions géostratégiques et convie de nouveaux acteurs à la table des négociations. Ce qui doit impérativement inciter à réorienter l’effort de guerre national. Il s’agit d’investir massivement dans les sciences et le savoir, de doter le pays des moyens pouvant lui permettre de faire face aux menaces à venir. Pour cela, il faut d’urgence en finir avec les politiques démagogiques, les projets d’abrutissement massif et les archaïsmes en tout genre. À la place de la grande mosquée, l’Algérie aurait dû construire des hôpitaux modernes dont le besoin se fait cruellement ressentir en ces temps de crise sanitaire. Bâtir des universités, grandes par leur capacité à s’insérer dans la modernité scientifique. Permettre l’émergence d’une économie en mesure de faire sortir le pays de son sous-développement endémique. Arracher définitivement le pays au charlatanisme nourri de toute part et surtout lui épargner les guerres des siècles obscurs. 

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

    • Placeholder

    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00