Éditorial

Taux et symbolique !

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Djilali BENYOUB Publié 12 Juin 2021 à 23:43

Après avoir accompli son devoir d’électeur, le président Tebboune a affirmé : “J'ai déjà déclaré que le taux de participation ne m'intéressait pas. Ce qui m'importe est que ceux qui sortiront de l'urne détiennent la légitimité populaire qui leur permettra, demain, d'exercer le pouvoir législatif.” 
Cela est valable du moment que la loi électorale ne fixe aucun seuil de participation pour invalider un scrutin. Cela est aussi valable pour le président Tebboune, l’électeur, mais pas forcément pour les futurs élus, particulièrement ceux de la fournée 2021, dont les listes, les profils et la campagne n’ont pas forcément inspiré la ruée vers les urnes. Car l’ubuesque l’a, du début jusqu’au bout, emporté sur le politique, qui a été éclipsé de l’opération. La théâtralité, bas de gamme, a superbement supplanté le moindre discours politique. 
Si le Président élu avec un minimum de voix peut se rattraper en organisant une opération électorale, dont la véritable finalité est de renforcer, a posteriori sa légitimité — Abdelaziz Bouteflika, élu en étant seul candidat en 1999, a organisé un référendum sur la concorde civile pour, peut-on penser sans risque de se tromper, combler son déficit en légitimité populaire —, ce chemin inverse n’est pas valable ni possible lorsqu’il s’agit des législatives. La prochaine Assemblée nationale sera non seulement (et certainement) dominée par les élus indépendants, mais souffrira surtout de la faiblesse de sa légitimité. Un handicap qui va offrir une occasion de plus à l’Exécutif pour “légiférer” à sa guise. Comme d’habitude. L’APN n’ayant à son actif aucun projet de loi notable. 
Ce scrutin n’est pas dénué de critiques, mais il faut reconnaître que les formes sont sauves. Le nouvel édifice institutionnel voulu est “érigé”. 
Le législateur avait tout prévu. Même le taux de participation sans impact sur l’issue de l’élection. Sauf au plan symbolique pour les députés qui devraient se rappeler qu’ils sont élus par une minorité. En inversant la “comptabilité” : au lieu de conjuguer le scrutin au mode du taux de participation, on le fera à celui du taux d’abstention. Le résultat ne devrait surtout pas leur plaire. S’en soucieront-ils après tout ? Ils le prendront, peut-on le souhaiter, avec philosophie. Le taux d’abstention. 

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00