Éditorial

Un toit, une vie !

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Djilali BENYOUB Publié 18 Avril 2021 à 00:38

Pays des paradoxes par excellence, l’Algérie demeure, de par le monde, le seul pays à “donner” des logements. En apparence et surtout quand c’est appuyé avec les chiffres des transferts sociaux, cet alibi élaboré pour faire avaler les couleuvres. Parce que derrière cette opération se cachent bien une longue procédure et bien des manœuvres aux relents de magouilles. 

Parce que ce ne sont pas forcément les nécessiteux qui en bénéficient comme le démontrent avec force bruit ces émeutes qui suivent chaque affichage de listes des attributaires. Ce qui renseigne sur un système d’attribution pas très égalitaire. Et parce que quelle que soit la méthode appliquée pour attribuer ces logements censés être “sociaux locatifs”, l’opération n’échappe jamais au régime des quotas. Et entendre par quotas des lots accordés selon l’affiliation des membres de la commission de distribution, affectée à la daïra, cette institution héritée de l’ère coloniale ; on parle encore de sous-préfecture et de sous-préfet, qui reste sans mission administrative précise. 

Alors que tout le travail d’enquête à la base est effectué par l’APC. Qui se transforme paradoxalement en cible post-affichage des listes. Passé la vague, gérée par la police et une dose de démagogie populiste, les bénéficiaires, triés parmi les bas revenus, sont autorisés, une poignée d’années plus tard, à acheter ce logement social qu’ils occupent. Par quel miracle peut-on passer de la catégorie, dite dans le langage algérien, “sociale”, à celle de la classe moyenne ? En deux fois moins de temps que passe un souscripteur AADL pour nourrir son espoir d’habiter un jour le logement qu’il paye. Parce que le logement social en Algérie est aussi une question hautement politique. Aussi, quantité de logements sont, par miracle ou enchantement, prêts pour la distribution “à proximité” des élections. Même les logements des formules payantes ont été intégrés dans l’équation électorale. 
C’est entre autres raisons pour laquelle le logement “social” et absolument pas locatif, qui est une formule théorique, est devenu un facteur de régulières émeutes et protestations. Un paradoxe. Appelle-t-on à juste titre, l’acquisition d’un logement, le projet d’une vie. En Algérie. 

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00