Éditorial

Une bataille dans la bataille

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Hassane OUALI Publié 13 Mars 2021 à 00:03

Inlassables et endurant-es. À cor et à cri. Des Algérien-nes continuent de marcher pour le changement du système de pouvoir, mais surtout pour l’instauration d’un ordre politique démocratique. Certes pas avec la même intensité de ses débuts, le Hirak s’impose toujours comme un acteur central et autour duquel se structure le débat politique national.

Intransigeant, il refuse tout compromis avec le pouvoir de Tebboune qui s’est – lui aussi – enfermé dans l’unique option d’une “transformation” institutionnelle interne. Deux lignes profondément opposées et irréconciliables s’affrontent où chaque camp joue sur l’usure de l’autre. L’issue de cette confrontation politique qui dure depuis plus de deux ans maintenant demeure incertaine.

Mais si l’intelligence et la lucidité prévalent, il n’y aurait pas de vaincu dans cette nouvelle ère qui s’ouvre pour l’Algérie. La défaite d’un camp ne signifierait pas forcément la victoire de l’autre, car le défi historique à relever, par tous, est celui de mettre le pays sur la voie de la démocratie, de la liberté et de la modernité. Des principes cardinaux pouvant assurer à l’Algérie une véritable émancipation globale.

C’est aussi sur ces questions que le Hirak doit se prononcer de manière limpide. Maintenant et pas après. Ceux qui disent “ce n’est pas le moment” n’hésitent plus à faire avancer leurs mots d’ordre et tentent d’imposer leur vision de ce que sera l’Algérie de demain. Ils sont même tentés de rejouer le match des années quatre-vingt-dix. Ils avancent à visage découvert, pendant que la mouvance démocratique est occupée par des règlements de comptes intra-muros.

Très discret au début de l’insurrection citoyenne, le wagon islamiste s’emploie à en devenir la locomotive profitant des espaces délaissés par la classe moyenne. Les femmes qui étaient au cœur de la bataille s’inquiètent du risque d’une confiscation de la révolution, mais sans être confinées à la résignation.

 Elles reviennent en force au devant du Hirak comme en témoignent les marches d’hier à Alger, Béjaïa, Oran, Tizi Ouzou et Annaba. Elles brandissent courageusement l’étendard d’une “Algérie libre et démocratique”. Elles livrent une indispensable bataille dans la grande bataille en cours. Celle que toute l’Algérie progressiste doit mener pour s’assurer d’un impossible retour en arrière. Y renoncer au motif que des réactionnaires tentent de squatter l’espace, c’est leur offrir une victoire sur le cadavre de la démocratie.

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00