Éditorial

Une sombre page à tourner

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Hassane OUALI Publié 28 Décembre 2021 à 11:03

Lourde ambiance. Ces deux dernières années, le pays a été plombé par l’affaire des détenus d’opinion qui jette son ombre paralysante sur l’ensemble de la société. L’emprisonnement des militants politiques et d’activistes du Hirak aura été un marqueur de la vie politique nationale post-22 Février. Jamais l’histoire du pays n’aura connu autant de détenus en une période aussi courte. Un triste record. À l’inverse des aspirations de l’insurrection citoyenne qui a sauvé le pays du péril du 5e mandat, les Algériens vivent avec la peur de se retrouver derrière les barreaux pour une banale opinion. 

Cette méthode dure, qui consiste à judiciariser l’exercice politique, est en nette contradiction avec la lettre et l’esprit de la Constitution. Elle opère un outrageux recul par rapport aux acquis démocratiques obtenus dans la douleur d’Octobre. Et, encore plus inquiétant, elle préempte ce qui fait le sens d’une vie politique démocratique. Brider l’opposition politique reviendrait à s’enchaîner soi-même. 

L’exercice du pouvoir suppose une forte contradiction qui revient de droit à l’opposition. Aussi sévère soit-elle, cette opposition est d’une suprême utilité parce qu’elle contribue à résoudre les grandes problématiques qui se posent à la société ; elle participe, à sa manière, à ouvrir de nouveaux horizons pour la nation. La réduire au silence n’est pas le meilleur service à rendre au pays, encore moins à la démocratie. Pour éviter l’impasse, il serait plus judicieux pour les décideurs d’écouter davantage les critiques des adversaires politiques que de tendre l’oreille aux experts de l’allégeance. Pour cela, il faut ouvrir, sans crainte, les espaces de débat et d’expression. 

Les Louisa Hanoune, Tabbou, Gheras, Belabbas, Boumedine, Boumala et toute la jeunesse de Février ne rêvent que d’une chose : contribuer à l’émancipation du pays et rendre possibles des lendemains meilleurs. Il n’est pas admissible que ceux qui, hier,  combattaient vigoureusement la perversion du régime de Bouteflika se retrouvent aujourd’hui muselés, alors que le pays a plus que besoin de respirer l’air de la liberté. 

L’année qui s’achève a été frappée d’une torpeur sans précédent au double plan politique et économique, dont tout le monde se plaint. Pouvoir, opposition et société. Tourner cette page est d’une absolue nécessité, si l’on veut que  l’année qui vient soit celle du réenchantement algérien.

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00