Magazine Vivendi croque dans l'Espagnol Prisa

La boulimie de Vincent Bolloré pour la presse se confirme

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AFP Publié 23 Janvier 2021 à 20:48

Vincent Bolloré. © D. R.
Vincent Bolloré. © D. R.

Après les magazines Prisma en France, Vivendi continue son offensive tous azimuts vers les médias en acquérant 7,6% du capital de l'espagnol Prisa, acteur majeur du monde hispanophone avec le quotidien El Pais ou la radio Cadena SER, mais aussi actionnaire du Monde. “Prisa se félicite de l'investissement d'un actionnaire industriel tel que Vivendi”, a réagi le nouveau président du groupe ibérique Joseph Oughourlian, dans un communiqué.

M. Oughourlian est le patron du fonds britannique Amber Capital, premier actionnaire de Prisa avec 29% du capital, et qui se trouve être allié à Vivendi dans la bataille actionnariale pour le contrôle du groupe Lagardère en France.

Le directeur exécutif de Prisa, Manuel Mira, également cité dans le communiqué, a souligné son “souhait de travailler en étroite collaboration avec Vivendi et ses équipes”. Selon une source proche du dossier, l'investissement du groupe contrôlé par Vincent Bolloré – environ 50 millions d'euros –, qui place Vivendi au 3e rang des actionnaires derrière l'opérateur Telefonica, n'avait cependant pas été annoncé.

Parallèlement, la banque HSBC a déclaré s'être séparée de sa participation de 7,89% dans le groupe. L'action Prisa montait de 14% à 11h30 à la Bourse de Madrid, signe que le marché semblait reconnaître dans cette opération la stratégie du pied dans la porte, chère au magnat breton.

“La prise de participation dans Prisa s'inscrit dans la stratégie de Vivendi de se renforcer en tant que groupe mondial de contenus, de médias et de communication, et d'élargir son accès aux marchés de langue espagnole en Europe, en Amérique latine et aux États-Unis”, a justifié le groupe français dans un communiqué. Vivendi est déjà très présent sur ces marchés, notamment à travers Universal Music Group, Havas et Gameloft.

Le groupe français gère également des services de billetterie en Espagne, il possède la société de production télévisuelle espagnole Bambu Producciones, et l'un de ses plus grands studios de production de jeux vidéo est basé à Barcelone. 
 
Un groupe en difficulté 
Fin octobre, le groupe Prisa, qui possède également le quotidien sportif As et une participation de 20% dans la société Le Monde libre, actionnaire à 75% du quotidien Le Monde, avait indiqué avoir essuyé une perte nette de 209 millions d'euros sur les neuf premiers mois de l'exercice, en raison de l'effondrement de ses recettes publicitaires très affectées par la pandémie de Covid-19.

Le groupe espagnol, dont la principale source de revenus reste sa branche d'édition de livres scolaires Santillana, connaît des difficultés diverses ces dernières années et essaie de se tourner vers de nouveaux produits, comme les podcasts.

“La stratégie de Vivendi est très largement en phase avec la feuille de route que s'est fixée Prisa, qui comprend le développement de services éducatifs par abonnement ainsi que de contenus d'information et de divertissement, et un engagement fort dans la numérisation de ses produits et marques”, a poursuivi Vivendi, propriétaire de l'éditeur Editis.

Le groupe, qui possède également Canal+, a finalement emporté en décembre son combat judiciaire en Italie contre le régulateur des télécoms et le groupe audiovisuel Mediaset, détenu par la famille Berlusconi, avec qui il est à couteaux tirés depuis un raid jugé hostile en 2016.

Entré il y a un an au capital du groupe Lagardère (propriétaire des médias Europe 1, le JDD, Paris Match), Vivendi en est devenu depuis le premier actionnaire et tente de déloger son patron Arnaud Lagardère.

Enfin le 23 décembre, le groupe a annoncé avoir signé “une promesse d'achat” pour acquérir la totalité du groupe de presse Prisma Media, qui revendique la place de leader de la presse magazine en France. 
 

AFP

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