Magazine Au Vietnam, disparition du célèbre moine Thich Nhat Hanh

Le père de la “pleine conscience”

  • Placeholder

AFP Publié 24 Janvier 2022 à 09:38

Des moines bouddhistes portent le corps de Thich Nhat Hanh lors de ses funérailles, le 23 janvier 2022 à Hue, au Vietnam. © D.R
Des moines bouddhistes portent le corps de Thich Nhat Hanh lors de ses funérailles, le 23 janvier 2022 à Hue, au Vietnam. © D.R

Des milliers de personnes se sont pressées dimanche dans le berceau du bouddhisme vietnamien pour rendre hommage à Thich Nhat Hanh, figure importante de cette religion dans le monde et considéré en Occident comme le père de la “pleine conscience”.

S'accompagnant de chants, des moines portent le corps recouvert d'un drap jaune et d'ombrelles décoratives à travers une foule en deuil dans le temple de Hué. Alors que l'odeur de l'encens flotte dans l'air, la dépouille est déposée dans un cercueil en bois puis placée dans une salle décorée de fleurs jaunes. Les moines, vêtus de robes marron et jaune, récitent des prières. Les fidèles, eux, sont vêtus de gris. Le maître zen, perçu comme la deuxième personne la plus influente au sein du bouddhisme après le dalaï lama, est mort samedi à 95 ans dans la pagode Tu Hieu de la ville de Hué (centre). 

Thich Nhat Hanh a vécu plusieurs dizaines d'années en exil, dont 39 ans en France, pour avoir appelé à la fin de la guerre du Vietnam. Auteur d'une centaine de livres sur la méditation et la pleine conscience, il organisait des retraites dans le monde entier. Tran Dinh Huong, 46 ans, est venue de Hanoï pour rendre hommage au moine. “J'ai lu plusieurs de ses livres et ses mots m'ont beaucoup aidée, lorsque je n'étais pas bien ou que je rencontrais des difficultés, raconte-t-elle à l'AFP. Je pense que le Vietnam et le monde n'auront pas un aussi grand enseignant avant très longtemps.”  Originaire d'Ho Chi Minh-Ville, Nguyen Nhat se dit profondément bouleversé d'avoir vu la dépouille. “Je l'admire pour sa vie simple et modeste”, explique-t-il à l'AFP. 

Après des décennies d'exil à prôner la liberté religieuse et la paix à travers le monde, Thich Nhat Hanh a été autorisé à revenir dans son pays natal en 2018, mais il demeurait sous la surveillance de policiers en civil. Ses messages n'ont pas toujours été bien accueillis car les autorités du Vietnam communiste, pays majoritairement bouddhiste, se méfient de la religion organisée. En 2009, ses partisans ont été chassés de leur temple dans le sud de la province de Lam Dong par une foule hostile. 
 
Promotion de la paix 
Cependant, le journal Cong An Nhan Dan, considéré comme la voix du ministère de la Sécurité publique, a publié dimanche un hommage élogieux à l'écrivain, poète, universitaire, historien et militant de la paix. “Le moine Thich Nhat Hanh du Village des pruniers (centre bouddhiste dans le sud-ouest de la France, ndlr) était un enseignant spirituel qui a exercé une influence profonde et étendue dans le monde entier”, souligne l'article. Le cercueil de Thich Nhat Hanh doit rester exposé une semaine avant une cérémonie de crémation samedi prochain. Des cérémonies se tiendront aussi dans des monastères en France et aux États-Unis et seront retransmises sur Internet. 

Des hommages ont afflué du monde entier. Le dalaï-lama a salué son ami et frère spirituel qui a vécu “une vie vraiment pleine de sens”. “Je n'ai aucun doute sur le fait que la meilleure façon de lui rendre hommage est de continuer son travail de promotion de la paix dans le monde”, a écrit le chef spirituel tibétain dans un message à l'organisation de Thich Nhat Hanh, la Communauté Village des pruniers. Le président sud-coréen a rappelé que le moine avait visité son pays trois fois et l'a salué comme un “Bouddha vivant”. Il “a montré son amour de l'humanité à travers ses actions”, a ajouté Moon Jae-in sur Twitter. 

Les partisans de Thich Nhat Hanh disent vouloir poursuivre l'héritage du moine. “Je vois le maître dans chaque brin d'herbe, chaque fleur, chaque branche d'arbre. Il n'est pas mort, il demeure ici sous une autre forme”, a expliqué Le Khanh Linh à l'AFP lors des obsèques.

 

 


AFP

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

    • Placeholder

    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00

  • Chroniques DROIT DE REGARD Trajectoire d’un chroniqueur en… Liberté

    Pour cette édition de clôture, il m’a été demandé de revenir sur ma carrière de chroniqueur dans ce quotidien.

    • Placeholder

    Mustapha HAMMOUCHE Publié 14 Avril 2022 à 12:00