Magazine L’un des principaux lieux de pèlerinage en France vidé par la pandémie

Lourdes, un sanctuaire en quête de pèlerins

  • Placeholder

AFP Publié 09 Juillet 2021 à 20:27

Procession de la Vierge Marie sur l'esplanade du Rosaire, le 3 juillet 2021 à Lourdes. © D.R
Procession de la Vierge Marie sur l'esplanade du Rosaire, le 3 juillet 2021 à Lourdes. © D.R

À Lourdes, dans le sud de la France, l'un des plus principaux lieux de pèlerinage catholique, l'assouplissement des mesures sanitaires permet le retour des pèlerins, mais les nombreux commerces ou hôtels fermés témoignent d'une affluence encore très inférieure aux années pré-Covid. “Cette fois-ci, nous sommes venus dire merci d'avoir pu traverser cette pandémie”, explique le Brésilien, Paulo da Silva, qui vient avec sa famille pour la deuxième fois dans ce sanctuaire dédié à la Vierge Marie. “Nous regardions les infos tout le temps. Dès que nous avons vu que la France ouvrirait ses frontières, on a décidé de venir”, ajoute le Latino-Américain. 

Le cortège des pèlerins étrangers, souvent âgés, reste pourtant réduit, dans un contexte de déplacements frontaliers limités par l'épidémie. Cette ville et son sanctuaire, où se rendent nombre de malades en quête de guérison, “n'est pas une destination banale. Avec le variant Delta, ces gens en situation de fragilité ne sont pas motivés”, estime le président de l'Union des métiers des industries hôtelières (Umih) des Hautes-Pyrénées, Christian Gélis. Ainsi, au lieu de 3,5 millions de visiteurs, le sanctuaire prévoit d'en accueillir cette année autour d'un million, un chiffre jugé trop optimiste par le président de l'Umih, Christian Gélis. Cette baisse est plus marquée dans deux catégories particulièrement importantes pour le sanctuaire : les pèlerinages organisés et les pèlerins malades. Ainsi, le sanctuaire, qui accueillait jusqu'à 30 000 malades par an, ne prévoit d'en accueillir qu'environ 3000 cette année, tandis que les pèlerinages organisés mobiliseraient 100 000 personnes au lieu de 600 000. 
 
“Chercher de l'espoir”
Sylvie Mayeux, 56 ans, attendait avec impatience la fin des contraintes sanitaires pour venir enfin à Lourdes: “J'ai toujours rêvé de venir et je n'avais jamais pu le faire. Je viens chercher de l'espoir. Je suis contente, dès que nous sommes arrivés à l'entrée, je me suis sentie bien”. Venue accompagner sa belle-mère qui souhaitait connaître le sanctuaire, Valérie Creuza, qui habite près de Lourdes, trouve la ville “vide”. “Tant mieux, parce que nous avons moins de monde autour de nous, mais nous avons besoin de pèlerins et de touristes”. Un point de vue partagé par la gérante d'un magasin de piété proche du sanctuaire qui préfère rester dans l'anonymat : “Nous n'avons pas trop le choix. Nous dépendons beaucoup des étrangers”, dit-elle, seule dans son magasin. Cette moindre affluence se fait forcément sentir un peu partout à Lourdes, la deuxième ville hôtelière de France après Paris, qui compte 14 000 habitants et dépend à 90% du tourisme. 
 
Virus dissuasif
Au Grand Hôtel Gallia et Londres, à quelques centaines de mètres du sanctuaire, il y a aussi “beaucoup moins d'étrangers”, confirme son directeur, Jerôme Tremblet, tandis que “tous les groupes, les pèlerinages sont annulés”. Dans la même rue où se trouve cet hôtel, les magasins qui restent ouverts ont peu de clients, voire aucun. 
“Bien que ce redémarrage soit encore timide par rapport à l'affluence de 2019, quelques étrangers, en particulier des Espagnols et des Italiens, commencent à revenir”, note le recteur du sanctuaire, Olivier Ribadeau Dumas. En effet, après avoir attendu avec impatience, quelques étrangers continuent d'arriver de loin pour visiter ce lieu, où, selon la tradition catholique, la Vierge Marie serait apparue à Bernadette Soubirous en 1858. Marcelo Zamora et sa famille viennent d'arriver d'Équateur. Ils se disent “très émus d'être enfin à Lourdes, pour la première fois”. “Nous avions prévu de venir l'année dernière, mais nous n'avons pas pu le faire à cause de la pandémie. Nous voulions venir dans ce lieu historique et saint pour dire merci pour tout ce que nous avons reçu de bon dans la vie et aussi prier pour la famille. Grâce à Dieu, nous pouvons le faire maintenant”, explique cet Équatorien de 60 ans.

 


AFP

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

    • Placeholder

    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00

  • Chroniques DROIT DE REGARD Trajectoire d’un chroniqueur en… Liberté

    Pour cette édition de clôture, il m’a été demandé de revenir sur ma carrière de chroniqueur dans ce quotidien.

    • Placeholder

    Mustapha HAMMOUCHE Publié 14 Avril 2022 à 12:00