Magazine Il y a 35 ans, le plus grand accident nucléaire de l’Histoire

Tchernobyl, la catastrophe qui a changé le monde

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AFP Publié 28 Avril 2021 à 22:32

© D. R.
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L'Ukraine a commémoré, hier, la catastrophe de Tchernobyl, 35 ans après le pire accident nucléaire de l'histoire  qui  a  contaminé  une  bonne  partie de l'Europe mais dont le site attire aujourd'hui les touristes et ambitionne d'être inscrit à l'Unesco.

“L'explosion  à  la  centrale  de Tchernobyl  et  ses  conséquences ont transformé le  monde”,  a  déclaré  le  président  ukrainien, Volodymyr Zelensky, lors d'un déplacement dans la zone d'exclusion qui entoure le réacteur accidenté dans un rayon de 30 kilomètres.  

“Ils ont montré à l'humanité qu'il y avait  des  malheurs  qui concernent chacun de nous et nous tous ensemble”, a-t-il poursuivi en appelant la communauté internationale à “renforcer la sécurité” nucléaire afin d'“éviter que  des catastrophes similaires  se  reproduisent dans le futur”.   Le 26 avril 1986, à 01h23, le réacteur  numéro  4 de  la  centrale  de  Tchernobyl, située  à  une centaine de kilomètres de Kiev, explosait au cours d'un test de sûreté. 

Pendant  dix  jours, le  combustible  nucléaire  brûla,  rejetant  dans l'atmosphère  des  éléments  radioactifs  qui  contaminèrent,  selon certaines  estimations, jusqu'aux  trois quarts de l'Europe mais surtout l'Ukraine, le Bélarus et la Russie, alors républiques soviétiques.  

Les autorités soviétiques tentèrent de cacher cet accident, Mikhaïl Gorbatchev n'intervenant publiquement que le 14 mai.  Au total, 116 000 personnes ont dû être évacuées en 1986 de la zone autour de la centrale, toujours quasiment inhabitée aujourd'hui. Dans les années suivantes, 230 000 autres ont connu le même sort. 

Patrimoine mondial ? 
En quatre ans, quelque 600 000 “liquidateurs” ont  été  dépêchés sur les lieux de l'accident avec une faible, voire aucune, protection pour éteindre l'incendie, construire une chape de béton isolant  le  réacteur  accidenté  et  nettoyer les territoires alentour. 

Aujourd'hui, le bilan humain de la catastrophe  fait  toujours  débat.  Le comité scientifique de l'ONU (Unscear) ne reconnaît officiellement qu'une trentaine de morts chez les opérateurs et pompiers  tués  par  des  radiations  aiguës juste après l'explosion. L'ONG Greenpeace a évalué  en 2006 à 100 000 le nombre de décès provoqués par la catastrophe. 

La centrale de   Tchernobyl  a  continué  de  produire  de  l'électricité  jusqu'en décembre 2000, quand son dernier réacteur opérationnel a été arrêté sous la pression  des  Occidentaux.    Après  des  années  de  tergiversations,  une gigantesque arche d'acier  étanche  a  été  installée  fin  2016  au-dessus du réacteur accidenté et mise en service en 2019. 

D'un coût de 2,1 milliards d'euros, financée par la communauté internationale, cette structure qui doit assurer la sécurité du site pour les  100 ans à venir a recouvert  le  vieux “sarcophage” en  béton, fissuré  et  instable, et permis de mieux isoler le magma hautement radioactif resté dans le réacteur.

Même si les autorités estiment que les  humains  ne  pourront  pas y vivre en sécurité avant 24 000 ans, le site attire de plus en plus de touristes en quête de  frissons  et  Kiev  souhaite  le  faire  inscrire  au  patrimoine  mondial  de l'Unesco.  

L'absence quasi-totale d'activités humaines dans la zone a permis à la flore et la faune de proliférer. On y recense lynx, pygargues à queue blanche, parfois même des ours ainsi que des élans et des loups.
 

Andriy PERUN 

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