Reportage Promotion du tourisme saharien

Voyage au cœur des trésors du Hoggar

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Hana MENASRIA Publié 06 Octobre 2021 à 10:43

© Archive liberte
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Cette escapade supervisée par l’EGT Tamanrasset était une belle promesse pour peu qu’elle soit bien valorisée par des produits marketing à la hauteur de ce qu’elle offre comme merveilles. 

Magique ! C’est le seul adjectif qui traverse l’esprit après un circuit dans le Sud algérien. Le désert ne se décrit pas, il se vit… Ahmed, la trentaine au physique athlétique, prépare son bivouac sur le site de Tanguet (80 kilomètres de Tamanrasset). Équipé de tout le nécessaire du vrai campeur — tente, sac de couchage, chaussures de randonnée, canne d’escalade —, il installe son matériel et celui de ses compagnons de route. Chacun espère trouver le meilleur coin pour savourer le calme et le ciel étoilé en cette douce nuitée du 25 septembre. Mais à la surprise générale, c’est une autre ambiance qui s’offre aux yeux des campeurs : contrairement au silence de cathédrale que l’on imaginait trouver sur place, Tanguet grouillait de monde et s’est transformée, en l’espace d’une soirée, en théâtre en plein air. 

Des techniciens placent le groupe électrogène pour la lumière et le concert, d’autres s’attellent pour le dîner et le thé, ainsi que sur le bon déroulement de ce bivouac, premier du genre à Tamanrasset. Organisé à l’occasion de la Journée mondiale du tourisme par l’Entreprise de gestion touristique de Tamanrasset (EGTT), l’Éductour 2021 (du 24 au 28 septembre) a rassemblé pas moins d’une centaine d’agences de voyages, de tour-opérateurs et une dizaine de médias. Cet événement, qui célébrait, entre autres, la fin des travaux de réhabilitation de l’hôtel Tahat et de l’hôtel Tidikelt, a pour objectif de relancer le tourisme saharien dans la capitale du Hoggar. Tamanrasset était la ville la plus prisée en Algérie. Les touristes étrangers embarquaient dans des vols charters de France, de Hollande, d’Espagne, d’Allemagne… pour partir à la découverte d’un massif montagneux aux paysages hauts en couleur.

Mais depuis 2010, Aqmi sème la terreur dans le Sahel, une situation qui oblige les autorités algériennes à fermer le Tassili Hoggar. Ainsi, les “aventuriers” européens sont contraints d’annuler leurs réservations pour ce paradis saharien, et les agences de voyages baissent rideau. Quant aux nationaux, une escapade à Tam relève du fantasme à cause des prix affichés par Air Algérie et le peu d’hôtels existant dans la région. Onze ans après sa fermeture, voilà que l’EGT Tamanrasset lance un package attrayant de 39 800 DA. Une formule qui permettra au client de s’offrir un séjour de quatre nuitées et cinq jours, agrémentés d’un circuit jusqu’à l’Assekrem. “Après la réouverture de l’hôtel, nous avons décidé d’investir sur cet éductour, pour la promotion de cette région privée depuis quelques années des touristes nationaux à cause de la cherté des billets”, explique Mounir Rekrouki, directeur de l’hôtel Tahat.

Pour ce responsable âgé seulement de 26 ans, le problème réside aussi dans l’absence de promotion de Tamanrasset. “Cet événement nous concerne tous ; la wilaya, l’EGTT, toute la région… Nous voulions que les agences découvrent cet hôtel, mais surtout le circuit. D’ailleurs, après la sortie en bivouac, de nombreux voyagistes ont pris contact avec le directeur commercial pour de futures conventions”, informe-t-il. 

À la découverte d’un paradis perdu…
Avant de signer ces contrats de partenariat avec l’EGT Tamanrasset et l’hôtel Tahat, les 127 voyagistes présents à cette manifestation  ont tout d’abord essayé le produit : circuit et nuitée en bivouac. Il est 9h30 du matin, les participants sont prêts au niveau de la réception et n’attendent que le coup d’envoi. Au parking, les guides patientent dans les voitures tout-terrain (une cinquantaine), en attendant de rencontrer leur groupe. Chaque accompagnateur est responsable d’une quinzaine de personnes. Le guide Soltane fait connaissance avec ses “protégés” du groupe “33”, dont Ahmed Guettouche fait partie. Ce dernier, directeur adjoint dans une banque nationale à Alger, est loin de ressembler au campeur traditionnel. Ayant commencé ce genre d’escapade en 2012, pour lui, le bivouac est “un état d’esprit, une culture et un savoir-vivre. Car, il faut laisser les lieux propres et respecter l’environnement”. 

Cap vers Tamekrest, puis l’Assekrem, les véhicules roulent à toute vitesse sur les pistes, donnant l’impression de concourir dans un rallye. Sur une musique targuie, le groupe “33” est obnubilé par les paysages à perte de vue qui s’offrent à lui ; des roches volcaniques millénaires et une terre aride qui change de couleurs, du noir, du blanc, du jaune au marron témoignent de cette richesse géologique, de ce paradis longtemps négligé par ses nationaux. Cette escapade était une belle promesse pour peu qu’elle soit bien valorisée par des produits marketing à la hauteur de ce qu’elle offre comme merveilles. 

 

 

De notre envoyée spéciale à Tamanrasset : Hana Menasria 

 

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