Résumé : Nazim subit une première intervention. Il est un peu “déphasé” à son réveil, mais le chirurgien lui donne les explications requises afin d’arriver à un bon résultat. Il lui avait auparavant montré des esquisses où le jeune homme avait reconnu son visage initial. Pressé de se retrouver, il demande au médecin de programmer rapidement la seconde opération.
Le médecin lui fait un clin d’œil. - On est pressé de retrouver son visage, hein ? Voilà qui est bien. Tu commences à reprendre confiance en toi et par-là même à me faire confiance. C’est une très bonne chose, Nazim. Je vais tenter de programmer une deuxième opération dans environ trois semaines.
Nazim écarquille les yeux.
- C’est aussi long que ça ?
- Jeune homme, on voit que tu ne connais rien à la médecine. Une opération telle que celle que tu viens de subir est tout simplement épuisante, tant sur le plan physique que moral. Les effets secondaires de l’anesthésie ne seront pas à écarter, et puis il faut laisser le temps à la nature de terminer l’œuvre qu’on vient de commencer. Tes peaux doivent se cicatriser tout d’abord, sinon nous nous exposerons à coup sûr à des infections, dont les conséquences seront les plus à craindre.
Nazim hoche la tête.
- Je comprends, docteur. Je vais donc prendre mon mal en patience. Mais pourrais-je voir un peu à quoi ressemble mon visage après cette première opération.
- Ah ! Quelle impatience, mon Dieu ! Non, Nazim. Je ne te permettrai de voir ton visage qu’une fois qu’il aura pris entièrement forme sous mon scalpel.
- Pourquoi donc ? J’aimerais voir un peu ce que vous avez accompli.
Le médecin lève la main.
- Je n’ai encore rien fait. Si je m’amusais à enlever les bandages et à montrer à mes patients les multiples cicatrises qu’ils ont après de telles opérations, je ne ferais pas long feu dans mon métier. Ton visage en ce moment est non seulement encore brûlé, mais c’est un véritable “chantier” de travail. Tu ne comprendras absolument rien aux “tracés” des sutures et des plaies. Au contraire, cela pourrait t’effrayer et tu ne remettras plus jamais les pieds dans mon établissement. Alors au lieu de te sentir mieux, tu deviendras frustré davantage.
Nazim pousse un long soupir.
- Et moi qui croyais que ces opérations ne prenaient pas autant de temps.
- La patiente est notre alliée la plus sûre. Sans cela, la chirurgie esthétique ne serait pas arrivée à ce qu’elle est de nos jours.
Nazim se laisse aller sur son oreiller.
- Je serai patient. Je ne vais plus vous importuner, docteur.
- Je compte bien. D’ici quelques jours, tu te sentiras beaucoup mieux. Tu pourras alors te lever, sortir, te promener dans le jardin ou t’occuper utilement. Nous avons une bonne bibliothèque, un réseau internet et une vidéothèque qui fera pâlir plus d’un cinéphile.
Nazim sourit.
- Vous avez pensé à tout, docteur.
- La détente fait une partie du traitement. Si vous êtes dans votre peau, le traitement sera mieux assimilé et le résultat plus spectaculaire. Bien entendu, vous pouvez aussi recevoir vos amis, votre famille.
(À SUIVRE)
Y. H.
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