L’Actualité Crise économique en temps de Covid-19

L’autre violence faite aux femmes

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Said OUSSAD Publié 03 Février 2021 à 22:42

© D.R.
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La situation sanitaire a mis en évidence la violence domestique dont est victime la femme algérienne matérialisée par le nombre de féminicides enregistrés ces 13 derniers mois.

La crise sanitaire qui sévit maintenant depuis plus de dix mois en Algérie a précipité des dizaines de milliers de foyers dans l’incertitude la plus totale et les plus impactés demeurent ceux qui étaient déjà en situation de précarité avant même l’apparition de la pandémie. Et parmi les catégories les plus vulnérables, on retrouve les femmes quel que soit leur statut socioprofessionnel.

Des femmes qui partagent une violence au quotidien, rendue davantage physique avec le côté restrictif des mesures de confinement et du couvre-feu. Cette parenthèse sanitaire, qui n’est pas encore arrivée à son terme, a mis en évidence la violence domestique dont est victime la femme algérienne matérialisée par le nombre de féminicides enregistrés lors de ces 13 derniers mois.

Ce décompte macabre renseigne sur cet aspect douloureux de la condition féminine qu’on cherche à tabouiser à travers un déni presque institutionnel et sociétal qui cache mal la réalité de la femme algérienne.  Cette violence à peine perceptible n’est pas uniquement physique, mais elle est aussi morale et économique, à tel point que cette dernière est citée en deuxième position du classement des violences subies par les femmes.

À ce propos, Fatma Boufenik, fondatrice de l’association féministe Femmes revendiquant leurs droits (Fard), indique qu’en termes de classement des violences exprimées par les femmes, “on trouvait la violence physique, verbale, mentale, mais elles étaient très rares à parler de violence économique”. Elle explique qu’avant la Covid-19, “les femmes étaient déjà victimes de la violence économique parce que soit dépendantes économiquement et financièrement d’une autre personne, soit elles avaient des emplois précaires, mais ne l’exprimaient pas en tant que tel, évoquant juste des difficultés ou des obstacles. Cependant, et avec la crise sanitaire qui a vu et la disparition de ces emplois, même précaires, et l’impossibilité de tierces personnes à subvenir à leurs besoins, elles sont de plus en plus nombreuses à exprimer ces difficultés comme étant une violence économique”. Ces femmes, quand elles travaillent, exercent souvent dans des activités génératives de revenus, mais sont rarement affiliés aux caisses d’assurances sociales.

“Elles ne peuvent logiquement pas souscrire aux aides de l’État, dans le cadre du protocole Covid-19, qui ne concernent que les personnes déclarées et des catégories professionnelles bien définies”, ajoute Fatma Boufenik, qui précise que “souvent, les femmes qui travaillent dans ces catégories exercent dans l’informel et que pour bénéficier des aides de l’État, il faut prouver qu’on exerçait et qu’on a perdu le travail à cause des restrictions sanitaires”.

Parmi les catégories les plus touchées, elle cite le cas des femmes de ménage “qui ont été le plus impactées, puisque même si elles voulaient continuer à travailler dans l’informel, les familles les prenaient de moins en moins de crainte d’une contamination extérieure”. En général, toutes les femmes activant dans des métiers gravitant autour des lieux fermés à cause de la crise sanitaire ont été durement impactées, que ce soit celles qui travaillent dans les bains, dans les salons de coiffure, les cafés et les débits de boissons, les salles des fêtes ou encore dans les crèches.    

SAïD OUSSAD

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