L’Actualité Il comparaît aujourd’hui devant le tribunal de Tamanrasset

Liberté pour Rabah Karèche

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Samir OULD ALI Publié 05 Août 2021 à 09:35

© D.R
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Rabah Karèche, journaliste de Liberté en détention depuis plus de trois mois, comparaît aujourd’hui devant le tribunal correctionnel de Tamanrasset pour répondre des chefs d’accusation d’administration d’un compte électronique consacré à la diffusion d’informations susceptibles de provoquer la ségrégation et la haine dans la société, diffusion volontaire de fausses informations susceptibles d’attenter à l’ordre public et usage de divers moyens pour porter atteinte à la sûreté et à l’unité nationales.

Ces charges avaient été retenues au lendemain de la publication, le 18 avril dernier, dans le journal Liberté (et son partage sur les réseaux sociaux), de “L’Ahaggar, la bataille des territoires”, article qui rendait compte d’une manifestation publique organisée par une partie de la population pour dénoncer le nouveau découpage administratif des territoires dans la région du Grand-Sud. L’interpellation surprenante du journaliste a entraîné une vague d’indignation dans les rangs de la corporation, mais également dans la société civile qui, au cours de plusieurs manifestations, a appelé à la libération de Rabah Karèche.

Les arguments brandis à l’appui de cette revendication étaient simples : la liberté de la presse est consacrée par toutes les lois de la République, le délit de presse ne peut être sanctionné par une peine privative de liberté (article 54 de la Constitution) et, en l’occurrence, Rabah Karèche s’est conformé aux exigences de son travail de reporter en se contentant de porter à la connaissance du public les événements qui agitaient la région du Sud. L’épouse et la sœur du journaliste ont également dénoncé, via les réseaux sociaux, “l’acharnement” contre Rabah Karèche (déjà interpellé et interrogé à quatre reprises par la police locale) et appelé les autorités à le libérer.

À l’international, des journaux se sont aussi emparés de cette arrestation pour souligner “les tentatives de musellement” de la presse algérienne. Et des organisations non gouvernementales, telles que la Fédération internationale des journalistes ou Amnesty International, ont vivement dénoncé l’interpellation de notre confrérie et exhorté les autorités algériennes à lui rendre sa liberté. Mais ni ces appels ni les demandes de liberté provisoire introduites par la défense auprès de la chambre d’accusation ne sont parvenus à rendre le journaliste aux siens, et Rabah Karèche aura passé 108 jours en détention préventive avant de comparaître devant le juge.

Aujourd’hui, tous les regards seront braqués sur le tribunal de Tamanrasset qui va juger rien de moins que la liberté de la presse. Il est à espérer que la justice réhabilite notre confrère  Rabah Karèche, dont le seul tort aura été d’avoir accompli son métier de journaliste.

 

 

S. Ould Ali

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