Économie Ferhat aÏt ali, À PROPOS DE L’AUTOMOBILE

“Nous négocions avec deux grands constructeurs”

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Ali TITOUCHE Publié 07 Janvier 2021 à 09:19

Ferhat Aït Ali, ministre de l’Industrie.  © Archives Liberté
Ferhat Aït Ali, ministre de l’Industrie. © Archives Liberté

Selon le ministre de l’Industrie, l’endettement du secteur public est estimé à 40 milliards de dollars, tous secteurs confondus.

L’État algérien négocie actuellement avec deux constructeurs automobiles mondiaux pour des investissements en Algérie. “Il s’agit de gros projets d’industrie mécanique qui généreront des écosystèmes dans lesquels évolueront plusieurs de leurs équipementiers et sous-traitants”, a indiqué le ministre de l’Industrie, Ferhat Aït Ali, lors d’un point de presse tenu, hier, au siège de son département.

Il s’agit d’investissements à capitaux exclusivement étrangers, souligne le ministre qui précise, dans la foulée, que ces deux marques de véhicules touristiques sont issues des continents européen et asiatique, sans préciser l’identité des deux constructeurs. 

“Le gouvernement prépare la relance de cette industrie sur des bases solides qui rompent avec les pratiques du passé. Nous avons fixé les repères qui redonnent à la notion de valeur ajoutée toutes ses lettres de noblesse”, explique Ferhat Aït Ali. Signe de l’intérêt que suscite cette nouvelle politique, deux constructeurs de renom sont actuellement en discussion avec l’État algérien.

Dans le même temps, les premiers agréments pour l’importation de véhicules seront octroyés dès la semaine prochaine, annonce le ministre. “Il y a une quarantaine de dossiers finalisés et nous avons une commission qui doit se réunir dimanche pour commencer à libérer les concessions”, soutient-il. Il indique sur sa lancée que le mécanisme de concession ne profitera plus aux étrangers.

D’autres projets sont en cours d’examens pour des projets de véhicules utilitaires, dont les camions et les tracteurs. Par ailleurs, le ministre de l’Industrie a déclaré à la même occasion que le gouvernement est bien décidé à passer au peigne fin la situation du secteur public aux fins d’amorcer une nouvelle dynamique de redressement. Un travail d’audit par groupes et par filiales a été accompli et finalisé et servira d’un tremplin à l’identification d’un plan de relance et de relais de croissance. 

“Une fois restructurées, dotées d’équipes dirigeantes et de plans de redressement bâtis sur des contrats de performances, certaines de ces entreprises vont solliciter l’épargne publique en Bourse pour les besoins de leur capitalisation et investissements, d’autres solliciteront des financements bancaires car dotées d’importants actifs permettant de garantir les emprunts”, explique le ministre de l’Industrie.

Il précise que le taux d’ouverture du capital de certaines entreprises en Bourse se fera en fonction de leurs besoins et de leurs projections en matière d’investissement. Cela exigera, en amont, selon lui, une refonte globale de la gouvernance des entreprises publiques. Pour cela, un appel à candidature pour la gestion des groupes publics concernés sera lancé, a-t-il annoncé, soulignant la volonté de créer un marché de compétences, lesquelles seront assujetties à des contrats de performances, mais bénéficieront d’une nouvelle politique de rémunération en guise d’intéressement que l’État entend mettre en place.

“Nous voulons construire une industrie performante et industrialisante en privilégiant la notion de valeur ajoutée et de bonne gouvernance.” L’idée est de “rompre avec la politique de deux poids deux mesures” car, d’après le ministre, “il y avait jusqu’ici un couloir vert au profit de certains opérateurs et un mur sourd érigé contre d’autres”. 

Le ministre a fait savoir à l’occasion que l’endettement du secteur public n’est pas aussi effarant que ce que montrent certaines évaluations, l’estimant à environ 5 000 milliards de dinars, tous secteurs confondus, soit l’équivalent de 40 milliards de dollars. “Nous avons commencé à assainir l’environnement dans lequel évolue l’entreprise”, a-t-il soutenu, en “révisant les textes encadrant l’investissement”. Ferhat Aït Ali annonce, à ce propos, que le code de l’investissement est fin prêt dans sa nouvelle formule, révisée et assouplie, tout comme la loi foncière, dont une partie entière est consacrée au foncier industriel. 

“Le code de l’investissement sera examiné en réunion du gouvernement ce mois de janvier pour qu’il soit promulgué dès le début du mois de février. La loi foncière est, quant à elle, au niveau du secrétariat du gouvernement . L’investissement et le foncier obéissent désormais à une grille de critères et les projets à haute valeur ajoutée passeront en priorité selon un barème qui s’intéresse essentiellement aux avantages desdits projets”, explique Ferhat Aït Ali. Il précise que c’est l’Andi qui statue sur ces projets et sera l’unique interface. Le CNI interviendra quant à lui uniquement sur des projets spécifiques dans lesquels les États et/ou des montages financiers complexes sont engagés. 

Quant au CPE (Conseil des participations de l’État), ce dernier statuera uniquement sur les projets relevant du secteur public. Cependant, un bureau d’études sera mis en place pour évaluer les projets qui devront être soumis à l’examen du CPE. “Cette façon de faire nous permettra de débureaucratiser l’investissement et nous évitera les erreurs du passé”, estime le ministre.  

 


Ali TITOUCHE

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