L’Actualité SES BIENS SERONT SAISIS ET CONFISQUÉS

Clap de fin pour le groupe Sovac

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Farid BELGACEM Publié 21 Mars 2022 à 21:41

© D. R.
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La Cour suprême a définitivement statué sur le sort du groupe après la condamnation par la cour d’Alger de son P-DG, Mourad Oulmi, à 10 ans de prison ferme.

Vingt-quatre ans après sa création, en 1998, le groupe Sovac finit par s’écrouler comme un château de cartes. Selon nos informations, la décision de sa fermeture définitive est en effet tombée, mettant fin à l’ensemble de ses filiales avec la confiscation de tous les biens mobiliers et immobiliers.

Une situation qui impliquera la mise au chômage de plus de 3 000 employés, dont près de 1 800 exerçaient à l’usine Sovac Production de Relizane. Triste sort pour un groupe comme Sovac Algérie qui représentait, jusqu’au mois d’août 2021, les prestigieuses marques du géant allemand de l’automobile, comme Volkswagen, Porsche, Audi, Seat et Skoda. 

Moins de trois ans après l’arrestation de son patron, Mourad Oulmi, et de son frère Khider, le groupe Sovac Algérie a fait l’objet d’une décision de fermeture définitive émanant de la cour suprême qui a statué sur l’avenir de toutes les filiales. 

“On a l’impression que le ciel nous est tombé sur la tête. Nous ne savons plus quoi faire. Il pouvait y avoir des solutions, même si l’entreprise est en litige. Hélas ! La justice a tranché et nous n’avons aucun choix”, témoigne un cadre de cette société qui a requis l’anonymat, ajoutant que “pour le moment, les employés n’ont pas été notifiés et continuent de travailler normalement au niveau des Grands-Vents et aux Dunes de Chéraga”. 

Révélant que l’administrateur judiciaire a régularisé la situation des travailleurs de certaines filiales qui n’avaient pas perçu leurs salaires pendant plus de trois mois, notre interlocuteur s’interroge sur le sort des employés qui feront l’objet d’un départ prochain. 

“Pour le moment, nous ignorons si nous allons bénéficier d’indemnités de départ et encore moins du salaire du mois en cours”, s’inquiète ce cadre. 
Une chose demeure certaine, cependant : le groupe Sovac fera l’objet de la même mesure qui a touché d’autres sociétés et groupes et sur lesquels la justice a définitivement statué.

Seule incertitude : est-ce que le groupe fera, plus tard, l’objet d’une procédure de nationalisation ? D’autant que les Allemands cherchaient, depuis la résiliation unilatérale de leur contrat avec Sovac Algérie, un nouveau partenaire pour s’installer en Algérie où ils comptent développer une activité dans la construction automobile. 

Pour l’heure, le groupe Sovac, en voie de dissolution, recèle un parc roulant sous garantie de plus de 152 000 véhicules, dont les clients sont abandonnés par le groupe Volkswagen. Un contentieux sur lequel les Allemands ont fait, jusqu’ici, une totale impasse.

Ainsi, après les plans de départ volontaire opérés par l’ancien administrateur judiciaire et qui avaient touché plus de 500 employés, c’est au tour de la Cour suprême de procéder à la confiscation de tous les biens des frères Oulmi et, partant, de la fermeture du groupe Sovac Algérie. 

Pour rappel, Mourad Oulmi a été condamné, au mois d’octobre 2020, par la cour d’Alger à une peine de 10 ans de prison ferme dans le dossier du montage et de l’importation de véhicules. 

Il a été jugé, en deuxième instance, pour “blanchiment d’argent” et “incitation d’agents publics à exploiter leur influence”. Le frère cadet du principal accusé, Khider Oulmi, a écopé de 5 ans de prison ferme, alors que l’ancien P-DG du Crédit populaire d’Algérie (CPA), Omar Boudiab, a été condamné à deux années de prison ferme, dont une avec sursis. 

Impliqué dans la même affaire, l’ancien Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a été condamné à 10 années de prison ferme, alors que l’ancien ministre de l’Industrie, Youcef Yousfi a, quant à lui, été condamné à deux années de prison, dont une avec sursis.

Depuis le mois de février dernier, la justice a accéléré la cadence dans les opérations de perquisition, de mise sous scellés et de confiscation des biens appartenant à d’anciens hommes d’affaires et hauts fonctionnaires de l’État pour leur implication dans des affaires de corruption et de blanchiment d’argent.
 

FARID BELGACEM

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