Reportage SES PLAGES FONT PEAU NEUVE POUR ACCUEILLIR LA SAISON ESTIVALE

CORNICHE JIJÉLIENNE, LE CALME AVANT LE RUSH

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Amor ZOUIKRI Publié 30 Mai 2021 à 22:30

© D. R.
© D. R.

En   dépit  de  l’absence  d’infrastructures  pouvant  assurer  l’accueil  des  estivants, Jijel  garde  jalousement  sa  cote.    Ses  immenses et belles  plages  sont   irrésistibles.   Les  forêts   qui  les  surplombent dessinent un majestueux paysage.

Quelques rares âmes se hasardent jusqu’ici —  particulièrement durant les week-ends — pour faire bronzette au bord de la grand bleue ou pour aller dans quelques coins de forêt pour humer l’air frais et apprécier le silence, loin du stress des villes bruyantes. Dans la célèbre corniche jijélienne, longue de plusieurs kilomètres tutoyant à la fois la mer et la forêt, en cette fin mai, c’est le calme qui précède le grand rush. Peu avant l’ouverture de la saison estivale, elle se pare de ses plus beaux atours pour accueillir les estivants attendus en grand nombre comme chaque année en pareille période. Les préparatifs vont bon train et touchent à leur fin. Au-delà des recommandations et autres instructions données pour assainir les plages et les préparer à accueillir les estivants, c’est la corniche, dans toute sa splendeur, qui a fait peau neuve. 
La nature vierge et verdoyante de la région constitue parmi les multiples atouts dont elle peut s’enorgueillir, notamment d’un littoral aux eaux turquoises d’une mer calme en cette journée d’un mois de mai qui s’achève sous des températures caniculaires. Coincé entre la mer et la montagne, le premier village qui ne passe pas inaperçu et dont la célébrité est établie depuis fort longtemps : les Aftis. Situé plus à l’ouest d’El-Aouana, principale ville côtière de la corniche, ce village est d’une beauté exceptionnelle.
 “Sublime à plus d’un égard”, pour reprendre le qualificatif de visiteurs subjugués par la beauté du site. Les quelques dizaines de ses habitants qui ne le quittent pas durant la basse saison voient leur nombre se multiplier rapidement pour atteindre des milliers dès l’installation de la haute saison touristique. Signes de sa prospérité, des constructions ne cessent de pousser tels des champignons, attirant de plus en plus de gens fortunés qui y érigent des résidences cossues. Progressivement, le village s’agrandit et s’étend de plus en plus vers le sud, sur le flanc des montagnes. “Des gens viennent d’ailleurs, ils sont riches, ils ne sont sûrement pas de la région ni de Jijel, ils achètent des maisons en construction pour ériger des villas de haut standing”, témoignent des habitants du village. Au faîte de la saison estivale, dénicher un coin pour s’y installer devient le parcours du combattant. Mais au grand bonheur des restaurateurs dont les établissements ne désemplissent pas de clients friands de poissons et de brochettes grillées sur des barbecues incandescents. Seul inconvénient : les encombrements de la circulation automobile. Mais y passer ses vacances, cela ne s’oublie pas de sitôt. C’est d’ailleurs l’avis des adeptes de ce coin paradisiaque qui devient plus coloré et plus animé dès l’entame de la saison estivale. Depuis quelques semaines, des opérations de nettoyage ont été engagées pour que le village soit prêt à accueillir, le jour “J”, ses visiteurs. 
Des aménagements sont engagés par les particuliers pour préparer restaurants et habitations, dont certaines sont déjà mises en location à des prix forts.  Après l’interdiction de l’année passée due à la pandémie, une saison blanche, pour ainsi dire, les résidents ne cachent pas leur joie de reprendre avec l’ambiance des étés que connaissait jadis cette région. 
“Nous espérons que cette année tout ira dans le bon sens, nous avons hâte de retrouver l’ambiance qui nous a manqué la saison passée”, lance tout sourire, le gérant d’un restaurant qui s’apprête à servir quelques clients avant le début effectif de la saison estivale. À moins d’un imprévu ou en raison des examens de fin d’année et de l’élection en vue, il est de tradition que l’ouverture se fasse début juin. En attendant, l’activité commerciale connaît un certain frémissement grâce notamment à ces estivants qui débarquent avant l’heure. 
Malgré leur présence, le calme est toujours de rigueur tout au long de la bande côtière ouest de Jijel. Dès le début des vacances, la région attire par vagues successives les adeptes de la grande bleue dont le littoral s’étend sur 120 km. Mecque de la corniche par excellence, la localité des Aftis n’est pourtant pas la seule à connaître un afflux massif en été. La liste est longue de ces villages captivants. Taza dont le nom est aussi attribué au parc naturel classé de la région et son viaduc qui a largement contribué à désengorger la circulation durant le grand pic estival est l’autre point de chute des estivants. Sa célèbre grotte de Ghar El-Bez est son atout majeur. Eté comme d’hiver, le thermomètre affiche une température de 18°C  à l’intérieur de cette grotte qui dissimile bien des histoires et des légendes. 
Fermée durant la courte parenthèse estivale de l’année passée pour cause de crise sanitaire, son ouverture cette saison ne sera qu’un avantage pour drainer plus de visiteurs, à Taza. Autre endroit et autre curiosité : explorer les Grottes merveilleuses, à Dar El-Oued, est devenu un rituel pour tous ceux qui se rendent dans la région. 
À Dar El-Oued, l’afflux des estivants est considéré comme le plus important compte tenu des sites qu’il recèle et la fraîcheur légendaire des lieux.  Seul bémol : l’endroit, sans infrastructure, reste à aménager en zone d’expansion touristique, un projet en gestation depuis de longues années. Car plus à l’Ouest, à quelques encablures des Grottes merveilleuses, Ziama Mansouriah, une coquette ville, la seule ressource économique liée à la pêche se meurt. Ses pêcheurs se plaignent du tarissement de la ressource halieutique. Malgré sa situation et sa vocation touristique, elle est loin de tirer des dividendes de cette activité plus importante que celle de la pêche, de l’avis même des pêcheurs. 
Mais qu’importe, beaucoup d’estivants se ruent sur ses plages. C’est dire que Ziama Mansouriah est la dernière des villes côtières, situées plus à l’extrême ouest de Jijel. Elle est même confrontée à la présence de cohortes de motocyclistes qui sèment souvent la panique avec le vrombissement de leurs deux-roues allant jusqu’à causer des accidents de la route.

L’appel de la forêt 
Plus à l’Est, il y a encore El-Aouana, ses sites forestiers du parc national de Taza, son parc animalier de Kissir et surtout cet investissement touristique qui a fait émerger un merveilleux site baptisé “Ghaba parc”, surplombant le barrage de Kissir ainsi que la plage de la ferme Andrew. 
Le site a été investi à son ouverture, au mois de février dernier, par des milliers de curieux qui ont été agréablement surpris par les commodités qu’il leur offre. Son espace est aménagé dans le strict respect d’un cahier des charges, sauvegardant sa nature forestière. Et ce n’est pas tout, puisque, non loin de là, la plage du Rocher noir, son village et ses hôtels s’offrent aux visiteurs. Celle-ci a encore son atout majeur : la plage du Grand phare. Avec son sable rougeâtre, la petite bande sur lequel trône le mythique phare de Ras Al-Afia s’affirme comme une perle. Au village d’Ouled Bounnar, jouxtant le Grand phare, ses criques, dont seuls des initiés connaissent la magie, ne désemplissent pas. Plus à l’Est, la plage du Casino, rebaptisée plage Kotama pour célébrer la grande tribu d’Igilgili qui est allée bâtir l’État fatimide au Caire est aussi connue pour être un endroit de prédilection des estivants. Autres endroits qui incitent à la découverte : Tassosut, El-Kennar, Lemzayer, Sidi Abdelaziz et, enfin, Beni Belaïd. Ce décor paradisiaque d’une corniche sublimée reste toutefois à explorer, mais aussi à aménager. Oued Z’hor, une des citadelles touristiques du littoral jijélien, enclavée à la lisière des limites administratives avec la wilaya de Skikda, est un bout de paradis, mais abandonnée à son triste sort depuis l’épisode de la crise sécuritaire de la décennie noire.  Fermée à toute activité estivale depuis cet épisode, elle tente de renaître laborieusement de ses cendres. Loin de figurer sur la liste des plages concernées par le dispositif estival officiel, elle accueille toutefois quelques téméraires. Derrière l’image idyllique qu’elle véhicule, la corniche jijélienne, qui regorge d’immenses potentialités touristiques, reste pourtant loin des standards et attend à être revalorisée à travers des investissements qui tardent à voir le jour…
 

Réalisé par : AMOR ZOUIKRI

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