
De plus en plus de cas de dépassement du terme de la grossesse sont enregistrés. Un phénomène qui commence à inquiéter les spécialistes, qui assurent que ce genre de situation peut être évité.
La naissance dernièrement à l’EHS d’El-Eulma d’un garçon de 4,5 kg, avec dépassement du terme de la grossesse, a, encore une fois, remis sur la table le phénomène de la grossesse prolongée et du dépassement du terme, qui pourrait constituer à l’avenir un problème de santé publique.
Interrogée sur ce phénomène de plus en plus fréquent, le Dr Anissa Belkhir, maître assistante hospitalo-universitaire et chef du service de gynécologie de l’unité mère et enfant du CHU Sâadna-Abdenour de Sétif, a révélé que le dépassement du terme et le prolongement de la grossesse sont des motifs de consultation de plus en plus fréquents.
“Les grossesses prolongées et les dépassements du terme de la grossesse représentent le tiers des motifs de consultation gynécologique. Cela devient de plus en plus fréquent, d’où la nécessité de tirer la sonnette d’alarme”, nous dira la spécialiste, qui a tenu à souligner que cela pourrait être la conséquence d’une malformation, d’une macrosomie fœtale, de la sédentarité ou d’une non-préparation de la parturiente pour plusieurs causes.
D’où la nécessité du déclenchement de l’accouchement. Notre interlocutrice a indiqué que le médecin doit d’abord s’assurer qu’il s’agit bien d’un dépassement du terme.
“On doit, par le biais de bilans d’extension, confirmer qu’il s’agit bien d’un dépassement du terme, car il existe de faux dépassements, voire des erreurs dans le calcul de la durée de la grossesse. Après correction du terme à partir de l’échographie du premier trimestre, d’autres bilans pour voir d’éventuels signes de dépassement, dont la classification du placenta, la diminution du liquide amniotique et l’état du col, sont nécessaires”, souligne le Dr Belkhir.
Et d’ajouter : “C’est à partir de ce qui a précédé que nous pouvons juger si nous devons recourir à une naissance par voie basse ou par césarienne. S’il y a un élément défavorable, dont l’absence de contractions ou une souffrance fœtale, nous recourons en urgence à la césarienne.”
Des spécialistes assurent que ce genre de situation qui pourrait être inconfortable, voire dangereux et pour la maman et pour le bébé, peut être évité si un bon suivi est assuré au niveau des différentes structures sanitaires publiques et privées. C’est d’abord le rôle des sages-femmes au niveau des unités de protection maternelle et infantile (PMI).
Ces dernières peuvent jouer un rôle en matière de prévention et de sensibilisation des femmes enceintes et ce, à partir des premiers jours de la grossesse et jusqu’à la 37e semaine, où elles doivent redoubler de vigilance en leur conseillant de bouger, de prendre des bains chauds et de manger sain.
Pour sa part, le Dr Faouzi Rezig, chef du service de la population (santé mère et enfant), au niveau de la Direction de la santé et de la population de la wilaya de Sétif, estime que la prévention de ce phénomène incombe aux différents intervenants, dont les sages-femmes, les gynécologues et les généralistes, assurant le suivi de la grossesse.
“À Sétif, nous avons dix gynécologues spécialistes, dont six hospitalo-universitaires, cinq au CHU Sâadna-Abdennour, une à l’EH Youcef-Yaâlaoui d’Aïn Azel et une à l’EHS d’El-Eulma, ainsi que la mission chinoise composée de cinq spécialistes qui assurent le suivi des grossesses. Cependant, il est nécessaire que les médecins privés, qui ont un grand capital expérience, assurent le suivi et mettent le focus sur cet aspect de la grossesse qu’est la grossesse prolongée et le dépassement du terme”, nous dira le Dr Rezig.
FAOUZI SENOUSSAOUI