Des Gens et des Faits 84e partie

“LE SERMENT”

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Taos M’HAND Publié 27 Juin 2021 à 22:47

Résumé :  Meriem aurait fêté le retour si sa famille était là, et si elle ne risquait pas de le mettre en danger. Si seulement Djamel acceptait de partir avec elle. Mais il tenait à retrouver son amie. Elle était mal et elle avait besoin de lui. En parlant de l’attitude des parents de Mounir, Meriem finit par accepter que ce qui comptait vraiment, c’était les principaux intéressés. Elle le surprit le matin, étant prête à partir avec lui pour voir Djamila.

Une mauvaise surprise les attendait. Djamila n’était plus au foyer. La directrice qui les reçut, leur confia que la jeune fille avait fait une fausse-couche. 
-Elle devait rester à l’hôpital deux jours. Nous ignorons comment cela s’est passé, mais elle s’est enfuie. La police la cherche ainsi que des bénévoles qui travaillent avec nous.
-C’est arrivé quand ?, demanda Meriem. 
-Il y a… 10 jours.
-J’attendais ce jour depuis si longtemps, murmura Djamel. Comment je vais la retrouver maintenant ? 
La directrice haussa les épaules, aussi perdue que lui. 
-Nous espérons qu’elle s’est tournée vers sa famille ou des amies… Il doit bien y avoir un lieu où elle se sentira en sécurité, ajouta-t-elle. Mais nous ne connaissons pas la nouvelle adresse de sa famille. Ils ont abandonné leur hameau, suite aux enlèvements des jeunes filles…Quand à ces amies, la seule qu’on lui connaît, est Louisa, et celle-ci est ici. 
-Est-ce que nous pouvons lui parler ? Peut-être qu’elle s’est confiée à elle, dit Meriem, très touchée par la peine de son fils. Qui sait ? Elles étaient amies… Djamila a dû lui parler de ses projets.
-Je n’y vois pas d’inconvénient, répondit la directrice avant d’appeler sa secrétaire et de lui demander de les accompagner auprès de Louisa. Je serais même soulagée de savoir qu’elle est en sécurité.
Djamel et Meriem la remercièrent. Dans le jardin, Louisa prenait des notes d’un livre. Elle fronça les sourcils en les voyant venir vers elle. Elle se leva et courut vers Djamel qu’elle serra dans ses bras. Elle était heureuse de le revoir, de le savoir enfin libre. 
-Tu en as pris du temps, lui reprocha-t-elle. On espérait ta visite depuis des semaines. Djamila n’en pouvait plus d’attendre.
-C’est malheureux ce qui lui est arrivé. Pourquoi s’est-elle enfuie de l’hôpital si elle savait que je viendrais un jour ? À ton avis, où a-t-elle pu aller ? J’ai peur pour elle. Elle est seule et sans protection. En plus, il faut du temps pour se remettre d’une fausse-couche. C’était une mauvaise idée de s’enfuir.
-Elle est partie chez toi, dit-elle à voix basse. Elle t’attend là-bas.  
-Tu es sérieuse ? Menek sah ? Pourquoi ne l’as-tu pas dit à la directrice ? À la police ?, voulut savoir Djamel. 
-Elle ne veut plus revenir ici. Je respecte sa volonté… Moi, j’attends la naissance du bébé. Ensuite, je le confierai à l’État. Je vais reprendre mes études, je veux m’assumer et m’en sortir. 
-C’est pour quand ?
-Dans quelques semaines… Partez ! Retrouvez Djamila. Ne l’abandonnez pas, lui conseilla Louisa, des larmes aux yeux. Plus que jamais, elle a besoin de vous. 
-Moi aussi, j’ai hâte de la retrouver, Louisa, on reviendra te chercher, promit-il. Ne disparais pas dans la nature. On reviendra ! Ok ?
-Inchallah. Allez, partez. Vous avez encore le temps de chercher après elle. 
-Oui, dit Meriem. Cela fait 10 jours qu’elle traîne dans les rues. Nous ferions mieux de nous dépêcher. Nous avons déménagé. Djamila est dans notre ancien quartier. J’espère qu’une âme généreuse l’aurait accueillie. 

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