L’Actualité Leur grève largement suivie

Les paramédicaux, le maillon malade de la santé

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Lyès MENACER/Correspondants Publié 16 Novembre 2021 à 10:14

© Archive liberte
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Du statut particulier à la cessation de l’entrave à l’activité syndicale, en passant par la prime Covid-19, les paramédicaux réclament davantage de considération de la part du ministère de tutelle.

Le secteur de la santé a été paralysé, hier, par le débrayage auquel a appelé le Syndicat algérien des paramédicaux (SAP), il y a deux semaines, en lien avec des revendications socioprofessionnelles. Selon le secrétaire général du SAP, Lounès Ghachi, le mouvement de grève a été largement suivi à travers le territoire national avec, toutefois, l’assurance d’un service minimum. “Selon les échos qui nous sont parvenus de la base, notre appel a été suivi à 85%”, a-t-il affirmé à Liberté qui l’a joint par téléphone. 

Dans certaines wilayas, le mot d’ordre a été suivi à 100%, à l’exemple de Tizi Ouzou. “Le taux de suivi est de 100%. Ce sont tous les établissements de santé de la wilaya où notre syndicat est structuré qui sont paralysés”, a indiqué, à ce sujet, le coordinateur du SAP à Tizi Ouzou, M. Gounène, précisant, toutefois, qu’un service minimum a été assuré. Au CHU Abdelkader-Hassani de Sidi Bel-Abbès, 95% du personnel adhérant au SAP a répondu au mot d’ordre de la grève et 88% à travers l’ensemble de la wilaya, selon notre correspondant. 

À Chlef, l'appel à la grève des paramédicaux a également été largement suivi à travers l'ensemble des structures sanitaires de la wilaya, avec un taux de participation au débrayage de 85%. En l’absence d’une structuration syndicale du SAP élargie à l’ensemble des établissements de santé à Jijel, c’est à l’EPH Bachir-Mentouri d’El-Milia que la grève des paramédicaux a été largement suivie. La mobilisation a été telle que même les infirmiers qui étaient de service, hier, premier jour de cette grève, ont rallié le mouvement en organisant un rassemblement dans l’enceinte hospitalière pour signifier leur adhésion à la plateforme de revendications du SAP. 

Ce débrayage ne s’est pas pour autant fait sans incidents. À Béjaïa, cette grève a perturbé les programmes opératoires dans certaines structures sanitaires de la wilaya, à l’instar du centre hospitalo-universitaire Khellil-Amrane. Selon le secrétaire général de la section du SAP du même CHU, Zoubir Ferhat, l’activité chirurgicale a été réduite aux cas d’urgence, mais la grève a été suivie à 52%. “Nous déplorons l’absence de nombreux collègues, dont certains sont en congé de maladie et d’autres en récupération. Notre établissement hospitalier souffre d’un manque flagrant de personnel paramédical”, précise, en outre, M. Ferhat. 

Ce dernier a tenu à souligner, au passage, que l’effectif paramédical du CHU de Béjaïa se rétrécit comme une peau de chagrin, pointant le “départ massif” des paramédicaux, certains tentés par le phénomène de l’émigration, notamment au Canada, alors que d’autres préfèrent se convertir en auxiliaires médicaux en anesthésie  et réanimation (Amar). 

À Tiaret, le taux de suivi a été de 60% des infirmiers affiliés à ce syndicat, notamment de l'Établissement hospitalier spécialisé en psychiatrie et de la clinique OSO, a-t-on appris du bureau local du SAP. Et à Biskra avec un taux de suivi de 65%, surtout dans les établissements implantés au chef-lieu, ainsi que dans les régions Sud et Est de la wilaya. L. B., technicienne de santé de longue date, affirme qu’avec ses collègues, “la prime de permanence médicale n’a pas été versée depuis un an”, ainsi que la prime dédiée au personnel de la santé publique. 

À Médéa, le débrayage a connu un fort suivi uniquement au sein de l’établissement hospitalier de Tablat, selon nos sources. Cette contestation de deux jours intervient après l’échec des différentes rencontres tenues entre le SAP et le ministère de la Santé, affirme ce syndicat dans son dernier communiqué. Le SAP revendique, notamment, un statut particulier pour le personnel paramédical, une revendication également portée par d’autres syndicats du secteur de la santé et ceux relevant de la Fonction publique. 

Les grévistes, via leurs représentants, exigent, en effet, “l’ouverture de commissions de négociations bilatérales sérieuses”, par l’élaboration de ces statuts, lit-on dans le communiqué, qui a sanctionné la dernière session extraordinaire du conseil national du SAP, tenue le 28 octobre. Tout en sollicitant une “promotion massive” des paramédicaux, le SAP demande au ministère de tutelle, qu’il accuse de “faire la sourde oreille”, d’“inclure tous les paramédicaux ayant à leur actif 5 années d’ancienneté sans distinction aucune”. 

Le SAP dénonce aussi l’“entrave à l’activité syndicale” à laquelle ses adhérents font face, comme cela est le cas chez d’autres syndicats autonomes qui dénoncent le harcèlement administratif et judiciaire de leurs représentants à travers le pays. Dans son préavis de grève, le SAP demande le “règlement de tous les conflits opposant l’administration à la corporation paramédicale et de mettre fin aux abus, malgré les maintes promesses déjà engagées par la tutelle pour leur dénouement”. Aussi, “il est incompréhensible d’avoir recours à des actions de protestation pour faire valoir un droit décrété par le président de la République”, s’exclame, par ailleurs, le SAP, en référence à la “Prime Covid-19” instaurée par le président Abdelmadjid Tebboune. Par rappel, le secteur de la santé emploie quelque 100 000 paramédicaux, selon le SAP.

 


Lyès Menacer/Correspondants

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