Économie Pour pousser l’État à mettre en application le plan de sauvetage de l'entreprise

Les travailleurs de l'Eniem brandissent la menace de la protestation

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Samir LESLOUS Publié 03 Novembre 2021 à 10:54

Las d’attendre la mise à exécution du plan de sauvetage de leur entreprise, les travailleurs de l’Entreprise nationale des industries de l’électroménager (Eniem) d’Oued Aïssi, dans la wilaya de Tizi Ouzou, ont décidé, une fois de plus, d’agiter la menace de recourir à des actions de protestation pour crier à la fois leur désarroi et leur inquiétude face au danger de la disparition de leur “gagne-pain”. 

Il s’agit là de la résolution prise lors de la conférence syndicale tenue le 31 octobre dernier par le syndicat. “Un consensus s'est dégagé sur la gravité de la situation et l'urgence d'esquisser des actions de contestation dans un proche avenir au cas où le statu quo persisterait avec en filigrane la menace de désagrégation qui pèse sur cette seule et unique grande entreprise de la région”, est-il écrit dans le communiqué qui a sanctionné les travaux de la conférence du syndicat de l’Eniem qui a décidé par la même occasion de lancer un véritable appel de détresse aux hautes autorités de l’État pour réclamer “d’enclencher dans l’immédiat la mise en œuvre du plan de relance promis”. Pour les travailleurs de cette ancienne colonne vertébrale de l’économie locale et ex-fleuron de l’industrie nationale, qui continue de nourrir pas moins de 1 700 familles de la région, la situation est “grave” et “critique” mais elle ne devra déboucher ni sur une compression d’effectif ni encore sur un bradage. 

“Les délégués syndicaux présents n'ont pas manqué de réaffirmer leur ferme opposition à toute idée de compression d'effectif ou de bradage de leur entreprise”, lit-on dans la déclaration de la section syndicale de l’Eniem qui estime que l’entreprise “demeurera un patrimoine national et intergénérationnel inaliénable et tout le reste n'est que ragots de ménagère”. “Ni les malveillantes spéculations, ni les futiles grenouillages n'auront raison de la mobilisation des travailleuses et des travailleurs de l'Eniem.

Le marasme que connaît aujourd'hui l'Eniem est le résultat d'une mauvaise gestion, sans plus. Le syndicat s'interdit de s'immiscer dans la désignation du dirigeant principal de l'entreprise, mais il est du droit du travailleur d'exiger un bon manager dès lors où il y va de la pérennité de son gagne-pain”, ont-ils souligné dans le même document. Ils rappellent que le groupe Elec El-Djazaïr a signé, le 14 octobre dernier, un procès-verbal dans lequel il s’est engagé à prendre en charge les préoccupations des travailleurs de l’entreprise qui ont tiré la sonnette d’alarme sur le risque d’arrêt technique qui se profile à l’horizon, au cas où les choses resteraient en l’état. 

“Dans ledit procès-verbal, le groupe Elec El-Djazaïr s’est montré très confiant et a déclaré que les pouvoirs publics ne laisseront jamais l’Eniem à l’abandon”, ont précisé les syndicalistes soulignant que la solution pérenne préconisée par le groupe pour l’Eniem est dans la mise en œuvre du plan de redressement qui prévoit la modernisation des chaînes de réfrigérateurs avec, en prime, l’octroi d’un fonds d’exploitation de deux milliards de dinars qui serviront à prendre en charge la masse salariale et autres frais de fonctionnement durant la mise en place du nouveau projet. “Le président du groupe a annoncé qu’un contrat de sous-traitance est en passe d’être signé avec un opérateur portugais, qui travaille déjà avec une sous-filiale du groupe, à savoir Soremep, pour la fabrication de détecteurs faciaux de température, et ce, dans le cadre d’une prestation de service qu’assurera l’Eniem et qui lui permettra d'engranger des recettes à même de couvrir ses frais du personnel et ses charges fonctionnelles”, est-il écrit dans le ledit procès-verbal dont nous détenons une copie.

Selon le président du groupe, ce contrat portant assemblage de détecteurs de température à reconnaissance faciale permettra à l’Eniem de s’assurer un plan de charge de 4 000 appareils/mois avec à la clé un bénéfice de quelque 400 millions de dinars, cela d’autant plus que ses capacités le lui permettent, est-il souligné dans ce document, dans lequel il est également relevé que des pourparlers sont engagés avec des industriels nationaux pour éventuellement des partenariats et qu’une discussion a déjà eu lieu avec une délégation d’hommes d’affaires algériens établis au Canada. Des partenariats qui devront ériger l’Eniem “en un véritable pôle d’excellence” en matière de production électroménagère au niveau national et continental, y est-il mentionné. 

 


Samir LESLOUS

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