Les communications devraient traiter des thématiques liées à la promotion et à la médiatisation de cette littérature ou encore à la littérature amazighe entre réalité politique et fiction.
Les 26 et 27 février 2022, la faculté des lettres et des langues de l’université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou organisera, en distanciel, un colloque national sous le titre “La littérature amazighe dans l'espace littéraire algérien”.
Pour les organisateurs, à leur tête la docteure Zahia Teraha (UMMTO), présidente du comité scientifique, ce colloque “se veut un espace de réflexion sur cette littérature qui a tant besoin de se dire et de se redire à travers la traduction, l’innovation, l’imagination, la critique, etc. Les chercheurs, de tous horizons, sont invités à réfléchir sur ces problématiques soulevées mais également à élargir le champ de la réflexion”.
Le postulat de départ des auteurs de l’argumentaire est que “la littérature amazighe soulève de nombreuses questions et problématiques auprès des chercheurs et ceux qui s'y intéressent, et spécifiquement après son passage de l’oralité à la codification et l’écriture”.
De la littérature amazighe, datant de trois mille ans avant Jésus-Christ, nous n’avons gardé aucune trace écrite dans la langue mère, souligne-t-on.
“Certes, des textes écrits par des auteurs d’origine amazighe existent, ils sont écrits en latin”, comme Apulée, ou Apuleus Lucius, écrivain romain d'origine berbère et auteur de L'âne d'or, ou encore saint Augustin, d’origine numide, auteur des Confessions, premier récit autobiographique.
Ces dernières décennies, l’émergence d’une littérature écrite, produite par une élite intellectuelle qui a tenté de codifier et d’écrire en tifinagh, a vu le jour dans un contexte assez particulier, avancent-ils, “celui de la marginalisation de l'identité amazighe dans les espaces officiels, en particulier l'écriture”.
“De nos jours, on s’accorde à dire que cette littérature demeure enfermée dans un carcan, elle est tributaire de son cadre local dont la source lui vient des expériences régionales diversifiées en différentes variantes de la langue amazighe. La littérature demeure aujourd’hui peu connue. Si elle l’est, elle passe par la médiation d'une autre langue telle que l'arabe et/ou le français à travers la traduction. Cette dernière pratique médiatise la civilisation et la culture de sorte à la faire connaître et surtout à faire connaître ses pratiques.”
Cependant, la traduction de tamazight vers l’arabe ou le français, “la présence marginale” de quelques textes comme Lundja, et l’absence d’une critique littéraire “qui prendrait en charge cette littérature” restent des éléments qui privent tamazight de “s’inscrire dans la sphère universelle”.
Les chercheurs ou doctorants des quatre coins du pays sont invités à proposer une communication d’approximativement 300 mots maximum à envoyer à l’adresse [email protected], précisant le titre de la communication, son axe et l’intérêt de son sujet avant le 18 février 2022.
Les participants proposeront des communications autour d’entre autres axes : la littérature amazighe dans le champ de la critique littéraire algérienne, le rôle des médias dans la préservation de la littérature amazighe, ou encore la littérature amazighe entre réalité politique et fiction littéraire.
Yasmine AZZOUZ