
La célébration du 230e anniversaire de la libération de la ville d’Oran et de Mers El-Kébir du joug de l’occupation espagnole, qui coïncide avec le 27 février, est “exceptionnelle”. Cette commémoration, organisée à l’initiative de l’association Arsam Wahrane, avec le soutien d’une douzaine d’associations oranaises et l’appui de l’exécutif communal de la ville d’Oran, rend hommage aux libérateurs des deux villes côtières, dont nombreux sont tombés morts au pied des fortifications espagnoles.
La célébration de cet événement historique, qui s’étalera sur plusieurs jours durant toute cette semaine, a été entamée hier matin (vendredi 25 février 2022) à la place du 1er-Novembre-1954 par une caravane touristique pour “faire découvrir aux jeunes générations les hauts lieux de la résistance et de la reconquête des deux villes par les troupes algériennes conduites par le bey de Mascara Mohamed Othmane El-Kébir”. Les deux villes d’Oran et de Mers El-Kébir, qui ont été occupées durant près de trois siècles par les Espagnols, avaient été libérées le 27 février 1792, correspondant à la date hégire du 4 rajab 1206, après un siège qui a duré deux ans.
Le guide touristique et fervent défenseur de l’histoire de la ville d’Oran Benyoub Ismaïl, qui est également président de l’association Arsam Wahrane, estime que le 27 février 1792, jour de la libération d’Oran et de Mers El-Kébir, est une “date historique pour toute l’Algérie car elle marque la fin de l’occupation espagnole dans notre pays”. “Nous réclamons des autorités locales l’instauration du 27 février comme journée officielle de la ville d’Oran”, a indiqué notre interlocuteur, tout en soulignant que toutes les parties (associations, élus, autorités locales) doivent s’impliquer pour commémorer cette date importante dans l’histoire contemporaine de l’Algérie.
La première journée de cette célébration a été consacrée à la visite des monuments et des hauts lieux de la reconquête de la ville par les troupes algériennes. Le mausolée de Sidi M’hamed Benaouda, situé sur la façade maritime d’Oran, qui a été rouvert le 25 février 2020, après une fermeture ayant duré plusieurs années pour travaux d’aménagement et de réhabilitation, a été la première escale de ce circuit touristique. Sidi M’hamed Benaouda, qui vécut au XVIe siècle, de son vrai nom M’hamed Ben Yahia Seghir Ben Abdelaziz Sidi M’hamed Benaouda, est originaire de la région de Dar Ben Abdellah, sur les bords de l’oued Mina (Relizane). Il prit part à la célèbre bataille de Mazagran le 26 août 1558 en battant l’occupant espagnol. Ce savant érudit, dont le tombeau se trouve actuellement à Relizane, avait consacré toute sa vie pour lutter contre l’occupation espagnole.
La deuxième escale a été Ribat Oued Ifri, qui se trouve au quartier des Planteurs, sur les flancs de la montagne Murdjadjo, dominant les deux villes d’Oran et de Mers El-Kébir. La caravane touristique s’est dirigée ensuite vers Ribat Djebel El-Meïda, au sommet du Murdjadjo, lieu historique où une mosquée vient d’être érigée face au fort de Santa Cruz, qui rappelle aux mémoires les sacrifices de milliers de jeunes tolba algériens venus de toutes les tribus de l’Oranie pour combattre l’oppresseur espagnol.
La dernière escale de ce circuit a été le cimetière des Tolba à Es-Sénia, où des centaines de martyrs reposent “avec la fierté du devoir accompli”. “Nous avons organisé ce circuit touristique pour rappeler aux jeunes les sacrifices de leurs aïeux pour la reconquête d’Oran”, déclare le président de l’association Arsam Wahrane, tout en précisant qu’une conférence sur l’histoire de la ville d’Oran, son patrimoine et ses monuments, a été organisée hier au siège de la commune d’Oran. L’université d’Oran 1 Ahmed-Ben Bella, en partenariat avec la direction de la jeunesse et des sports (DJS), célèbre également cet anniversaire de la reconquête d’Oran et de Mers El-Kébir. Des conférences sur l’histoire de la libération de ces deux villes ont ainsi été programmées hier 27 février.
Arezki M.