
Les Berbères libyens, réunis au sein du Conseil supérieur amazigh (CSA), ont rejeté en bloc le projet de texte de la nouvelle Constitution, qui devrait être adoptée après les élections du 24 décembre prochain, comme l’a proposé la médiation onusienne, dénonçant ce qu’ils qualifient d’“injonctions” étrangères concernant ce dossier.
À l’issue d’une réunion qui s’est déroulée le 28 janvier à Jadu, dans la région montagneuse de Djbel Neffoussa (nord-ouest), le CSA a accouché dans la nuit de dimanche à hier d’un communiqué dans lequel il réaffirme son “rejet catégorique des conclusions des réunions de la commission juridique dans la ville de Ghardaqa (Égypte) au sujet du brouillon de la Constitution, bâti sur le principe de la majorité et non pas de l’entente commune”.
Tout en disant “soutenir et respecter une Constitution rédigée à l’intérieur du pays, sans injonctions extérieures et qui répond aux espoirs du peuple libyen avec toutes ses composantes et franges”, ajoute le CSA. “Nous exprimons notre boycott définitif du vote sur ce qui s’appelle le brouillon de la Constitution, dans sa forme actuelle, dans nos villes et régions”, tranchent les auteurs du communiqué, soulignant qu’ils ne sont pas “concernés par les résultats du vote sur ce qui s’appelle brouillon de la Constitution”.
Pour les représentants de la communauté berbère en Libye, ignorer l’identité amazighe dans la future Constitution, c’est exclure une partie du peuple libyen, au moment où la médiation internationale œuvre pour un dialogue inclusif, pour éviter davantage de fissures dans la société libyenne.
Lyès Menacer