Visiblement, le gouvernement ne sait plus à quel saint se vouer pour désamorcer la colère sociale. Au ton menaçant contre les syndicats, il y a une semaine, il se rappelle aux vertus du dialogue social. D’autant que les principales oragnisatons syndicales autonomes n’ont pas cédé aux coup de sommation lancés par des membres de l’exécutif.
En effet, le Premier ministre Abdelaziz Djerad assuré, hier, que son gouvernement “poursuivra sa démarche visant à asseoir les bases de la concertation et du dialogue social avec les différents partenaires sociaux pour régler les conflits professionnels”. Après avoir usé d’attaques contre les syndicats grévistes, les autorités se montrent de plus en plus disposées à engager des pourparlers avec les représentants des travailleurs.
Sur ordre du chef de l’Etat sur la nécessité d’ouvrir le dialogue, les appels à un dialogue social se multiplient depuis quelques jours. Présidant l'ouverture des travaux d'une journée d'étude sur “L'éthique dans l'administration et l'entreprise publique”, M. Djerad a donc choisi de donner encore plus de consistance au message présidentiel à l’endroit des syndicats, en appuyant l’idée d’associer “les agents publics dans la gestion de leur parcours professionnel”, dans la quête de “meilleurs cadres de dialogue social” avec “les différents partenaires pour régler les conflits professionnels” et “à aplanir les difficultés qui entravent le bon fonctionnement et le développement du service public” en vue de “renforcer la paix sociale et de réaliser la croissance économique”.
En somme, l’appel du Premier ministre devrait trouver une oreille attentive au sein des travailleurs mécontents. Néanmoins, Abdelaziz Djerad n’a pas précisé avec quelle organisation syndicale le dialogue doit être engagé.
Les autorités vont-elles encore exclure les syndicats autonomes et ne privilégier que la Centrale syndicale dans la démarche ? Agir de la sorte, c’est garantir l’échec de l’initiative. Car la contestation est menée exclusivement par des syndicats autonomes.
Un autre aspect paraît aussi occulté par les autorités. Il s’agit du sort réservé aux éléments de la Protection civile suspendus à la suite de leur tentative de marche vers le siège de leur direction générale pour y remettre une plateforme de revendications.
L’indignation soulevée par la répression dont ont été victimes les sapeurs-pompiers, ainsi que l’élan de solidarité suscité par la décision de suspension de 230 éléments ont-ils poussé l’Exécutif à revoir sa procédure ? Rien n’est exclu compte tenu des récentes déclarations du président Tebboune, puis du Premier ministre quant à la nécessité d’engager un dialogue et une concertation avec les partenaires sociaux.
M. MOULOUDJ