L’Université algérienne vient d’enregistrer un nouvel acteur syndical : le Syndicat des enseignants du supérieur solidaire (Sess) de l’université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou (UMMTO), qui a annoncé sa naissance dans une déclaration rendue publicque jeudi 11 mars et dans laquelle, il a dénoncé le marasme qui prévaut, depuis plusieurs mois déjà, au sein de cette université.
Tout en estimant que cette situation ne touche pas seulement l’UMMTO, mais l’Université algérienne en général, ce syndicat a surtout relevé la démobilisation qui frappe une communauté universitaire résignée, dit-il, à son sort.
“Gabegie, opacité, approximation, alliées à l’inertie administrative, ont conduit à l’anesthésie de l’institution qui devait symboliser la locomotive qui tire vers un avenir meilleur”, a dénoncé ce syndicat.
À l’université de Tizi Ouzou, a-t-il expliqué, cet état d’esprit préjudiciable se confirme par le traitement inadéquat réservé à la pandémie de Covid-19 et à ses conséquences.
“ Jadis à l’avant-garde de tous les combats, au premier rang des luttes sociales et pour les libertés, aussi bien par les idées que par sa capacité de mobilisation, l’université Mouloud-Mammeri est réduite aujourd’hui au mieux à une salle d’attente pour un visa d’études, au pire à une antichambre du chômage”, a déploré le Sess.
La vie à l’université de Tizi Ouzou est rythmée par des grèves cycliques, des fermetures intempestives et récurrentes des locaux, paralysant ainsi des services entiers et réduisant le temps pédagogique à une peau de chagrin, a-t-il insisté.
“ Les enseignants — sa principale composante — échaudés par les expériences passées, résignés, regardent, la mort dans l’âme, leur statut s’éroder, et avec l’idéal pour lequel ils sont destinés”, a encore regretté ce syndicat, tout en estimant que le pouvoir a divisé, à défaut de les contrôler, les enseignants qui se retrouvent dans l’incapacité d’agir collectivement, ne serait-ce que pour freiner l’érosion inexorable de leurs droits moraux et matériels.
Aussi, ce syndicat a appelé au renouveau du champ syndical qui devient, a-t-il estimé, une nécessité dans tous les secteurs d’activité, mais particulièrement dans le secteur de l’enseignement supérieur.
K. TIGHILT