Des Gens et des Faits 23e partie

LES VOIES DE L’AMOUR

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Yasmina HANANE Publié 26 Avril 2021 à 20:51

Résumé : Nous nous joignons au reste de l’équipe pour visiter Istanbul, la ville aux mille secrets. Nous sommes tout de suite subjugués par les quartiers séculaires et l’histoire de la Turquie. En fouillant un peu dans le passé, nous retrouvons les traces des civilisations qui ont foulé son sol et laissé leurs empreintes.

À  la  fin  de  la Première Guerre mondiale et après le génocide arménien, l’Empire ottoman est démantelé. Le mouvement nationaliste, mené par Mustafa Kemal Atatürk, avait dès juin 1919 défini les raisons pour lesquelles le gouvernement impérial ottoman, considéré comme illégitime, devait être remplacé pour que les intérêts nationaux des Turcs soient défendus. Il obtint un soutien important de la population et de l’armée.
Finalement, le sultanat est aboli le 1er novembre 1922.
Enfin, clef de voûte du processus initié par  Mustafa Kemal Atatürk le 29 octobre 1923, la République de Turquie est proclamée : il est aussitôt élu président et devint le fondateur de la Turquie moderne.
- Tu es plongée dans ta lecture…
Je relève la tête pour regarder Djamil qui se tenait à mes côtés.
- C’est très passionnant. Je découvre de plus en plus le pays.
- Voyons, tu auras largement le temps de lire ces brochures une fois de retour à l’hôtel ou au pays. Nous sommes dans une galerie d’art, et tu devrais t’intéresser un peu à ces magnifiques œuvres exposées.
- Certes, mais lire tout en suivant le guide, cela ne gâche rien.
- Narimène, tu es incorrigible ; j’ai oublié que tu étais une fanatique de la lecture. Je vais devoir me rendre à l’évidence désormais et t’empêcher d’emporter quoi que ce soit comme livres ou brochures lorsque nous sortons.
Je me mets à rire.
- Tu oublies que je pourrai me procurer de la lecture n’importe où je passe. Ce n’est pas les librairies qui manquent à Istanbul ni les bibliothèques.
Je prends une longue goulée d’air avant de poursuivre :
- Pour joindre l’utile à l’agréable aujourd’hui, je tente d’en connaître un peu plus sur l’histoire de la Turquie.
- Mais notre grand-père nous a légué tout un arsenal d’ouvrages sur ce sujet.
- Je sais. Seulement, je constate avec regret que personne ne s’y était vraiment intéressé. Je ne sais pas si grand-père savait qu’après son départ vers l’au-delà plus personne ne se passionnerait pour ses ouvrages littéraires ou historiques.
- Il avait dû s’en douter. Il répétait souvent à ses enfants qu’après sa mort l’histoire de sa famille ne sera plus qu’un vague souvenir.
- Il n’avait pas tout à fait tort. 
Le guide revint vers nous.
- Alors, vous nous suivez ou vous voulez visiter seuls les musées d’Istanbul ?
Djamil hésite une seconde, puis jette un coup d’œil à sa montre, avant de répondre :
- Heu... Ma cousine et moi avons rendez-vous avec une parente. Nous allons devoir vous quitter pour le reste de la journée. La visite du musée ne sera que partie remise, bien sûr. Nous vous retrouverons ce soir à l’hôtel.
- Tâchez de rentrer un peu tôt. Nous allons  partir aux premières heures du matin vers Izmir.
- Parfait. C’est noté. Nous rentrerons tôt ce soir.
Il me prend par le bras et m’entraîne vers la sortie de la galerie. 
- Je pense qu’il est temps pour nous de partir à la rencontre de cette Zeliha.
Je hoche la tête.
- Oui. Heu... Je crois qu’il va falloir encore prendre un taxi. Ce Mohamet Asil Azmi a bien inscrit son adresse sur un bout de papier.
- Oui, je l’ai sur moi. Elle habite à Besiktas, aux abords de Péra.
Je reprends ma brochure pour jeter un coup d’œil sur les photos et les adresses de certains quartiers très en vue à Istanbul.
- Besiktas… C’est un quartier bourgeois. Les sultans et les Ottomans y avaient vécu. Des palais avaient jadis étaient construits. Quelques-uns ont été transformés en musées. Le port de Besiktas a pris de l’ampleur au XVIe siècle, et c’est à partir de là que Barberousse est parti à la conquête de l’Algérie. Son mausolée et sa statue sont sur la place de l’embarcadère. Djamil sourit.
- En fin de compte ta brochure nous apprend quelque chose. Cette cousine doit être aussi une bourgeoise issue de l’ancien empire.
Je suis mon cousin jusqu’au centre de la placette où des taxis sont alignés. Le soleil tape fort à cette heure de la journée et plusieurs chauffeurs somnolent dans leur véhicule.
Un petit coup à la vitre de l’un d’eux fera sursauter l’homme à la moustache drue et à la barbe en broussaille.
Il se frotte les yeux et se redresse. Djamil lui tend le bout de papier, et il opine du chef.

 

(À SUIVRE)
Y. H.

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