L’Algérie profonde Bordj Bou-Arréridj

La pollution d’oued K’soub inquiète les riverains

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Chabane BOUARISSA Publié 26 Février 2022 à 12:35

Avec la pollution de l’oued K’soub se pose le problème de l’irrigation des terres agricoles.  © D.R
Avec la pollution de l’oued K’soub se pose le problème de l’irrigation des terres agricoles. © D.R

Sur une soixantaine de kilomètres, ce cours d’eau est devenu une source de tracas pour les riverains, mais surtout un danger sur la santé publique, en raison des tonnes de déchets toxiques qui y sont jetés tous les jours.

Oued El-K’soub, un cours d’eau hautement pollué, présente tous les signes avant-coureurs d’un désastre écologique dans le sud de la wilaya de Bordj Bou-Arréridj. Devenu un réceptacle de toutes sortes de déchets, l’eau de l’oued, opaque, est impure, elle finit son cheminement naturel dans le barrage d’El-K’soub à M’sila. Avant d’arriver à cette réserve, les eaux polluées du cours d’eau traversent plusieurs localités à forte densité démographique et des zones industrielles de Bordj Bou-Arréridj. Le risque que les habitants, qui ont élu domicile sur ses rives, se fassent contaminer est plus qu’avéré, car aucune vie ne semble détectée dans ces eaux. “Depuis bien longtemps les poissons et les grenouilles ont disparu des lieux. Même les rats ont quitté l’endroit”, dira Salah, un agriculteur du village de Zegtonia (commune d’El-Euch, une trentaine de kilomètres au sud du chef-lieu de la wilaya de Bordj Bou-Arréridj). “Seuls les scorpions arrivent à résister à cette pollution qui s’aggrave de jour en jour, surtout avec le manque de pluie”, ajoute-t-il. En plus des odeurs nauséabondes qui émanent de l’oued, les habitations sont littéralement assiégées par les insectes nuisibles dont des moustiques porteurs de la leishmaniose. 

Aux abords de l’oued, des commerçants, des industriels, et propriétaires de chantiers, mais aussi des citoyens indélicats, tous jettent leurs déchets sur les rives et les lits. La couleur des eaux de l’oued tourne au noir, surplombées d’une mousse blanche due aux rejets des usines, acheminés sans assainissement vers la rivière. Signalons qu’en plus de la pollution de l’oued, qui a altéré le cadre de vie des habitants, se pose également le problème de l’irrigation des terres agricoles par les eaux de l’oued. 

Dès la sortie sud de la ville de Bordj Bou-Arréridj jusqu’à l’arrivée au barrage d’El-K’soub, dans la wilaya de M’sila, le cours d’eau d’une soixantaine de kilomètres traverse des hectares de terres agricoles. Pour survivre, les villageois n’ont pas le choix que de puiser de ces eaux polluées, prenant le risque d’avoir des produits nocifs pour la santé des humains. 

Pour les habitants, le déversement des déchets a compromis l’activité agricole dans cette région, dès lors, que des agriculteurs irriguent leurs vergers et leurs parcelles agricoles avec les eaux de la rivière. D’après ces habitants de la région, des agriculteurs irriguent leurs parcelles de terre en puisant des eaux de l’oued. Tout au long des deux rives, il n’est pas rare de rencontrer des motopompes, dont les tuyaux aspirent les eaux usées pour les déverser sur les récoltes. Même les bêtes boivent de cette eau. Les écologistes et les défenseurs de la nature ainsi que les citoyens tirent la sonnette d’alarme sur une catastrophe environnementale de grande envergure. “Il y a une véritable menace sur l’environnement, mais aussi sur la santé des habitants. Tout est jeté dans cet Oued. Même les produits chimiques et les eaux non-traitées des zones industrielles et d’activité de plusieurs communes. Nous n’arrivons plus à supporter cette situation. 

Les responsables sont obligés de respecter les normes d’hygiène et l’environnement”, dénoncent-ils en chœur. Aucune mesure n’a été prise, précise-t-on, afin de préserver l’environnement. “Depuis des années, nous demandons à ce que cet oued soit nettoyé, et des stations d’épuration soient réalisées, mais en vain”, regrettent les villageois de la localité de Zerazria. 

 


Chabane BOUARISSA

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