L’Actualité ALORS QUE LE MINISTÈRE DE L’ÉDUCATION ENGAGE LE CHANTIER DE LA RÉVISION DU “STATUT”

Les syndicats dans l’expectative

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Lyes MENACER Publié 25 Octobre 2021 à 23:20

Abdelhakim Belabed, ministre de l’Éducation nationale. © D. R.
Abdelhakim Belabed, ministre de l’Éducation nationale. © D. R.

Certes, les syndicats sont prêts  à  participer  à  l’élaboration du statut particulier pour le corps de l’éducation nationale. Mais, ils considèrent que la priorité aujourd’hui est la prise en charge du pouvoir d’achat qui ne cesse de s’éroder depuis des années.

Le ministre de l’Éducation nationale, Abdelhakim Belabed, a procédé, hier, à l’installation de la commission technique, dédiée spécialement à l’élaboration du statut spécial des personnels du secteur, en présence des représentants de 26 syndicats qui ont été conviés au siège du ministère à Alger.

“Cette commission va travailler pour une période déterminée dans le temps pour élaborer le texte du statut particulier”, a affirmé M. Belabed. “Parallèlement, nous organiserons dès demain (aujourd’hui, ndlr) des réunions bilatérales avec le partenaire social qui se prolongeront durant tout le mois de novembre. Je présiderai personnellement ces rencontres.

Nous essayerons, dans les limites des lois en vigueur, de travailler pour résoudre tous les problèmes qui nous seront posés, en coordination et en concertation avec le partenaire social”, a-t-il ajouté, expliquant que ce comité  entamera son travail immédiatement et se chargera de collecter toutes les propositions émanant des syndicats pour élaborer le texte de ce statut qui garantira le droit de tout un chacun, mais aussi une stabilité du secteur de l’éducation qui vit au rythme des grèves et des protestations depuis des années. Interrogés à leur sortie de cette première rencontre, les syndicats ne semblaient pas emballés.

“Cette commission est composée de dix membres, tous issus du ministère de tutelle. C’est-à-dire que les syndicats sont exclus, alors que d’habitude, nous faisons partie de cette commission”, dénonce Boualem Amoura, secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (Satef). 

“De plus, le ministre nous informe qu’il nous remettrait le texte du statut particulier d’ici à quatre mois. Cela est inconcevable pour nous”, ajoute-t-il, estimant qu’en tant que travailleurs affiliés au Satef, attendre quatre mois, c’est beaucoup de temps.

Tout en soulignant que la question du statut particulier n’est pas une “urgence”, dans ce contexte marqué par l’érosion du pouvoir d’achat de la classe moyenne, dont fait partie la communauté éducative, le leader du Satef fixe des échéances avant de réenclencher la machine de la contestation syndicale.

“Nous pourrons attendre au maximum d’ici à janvier pour voir ce que décidera le président de la République pour améliorer notre pouvoir d’achat, en révisant, entre autres, à la baisse l’IRG et à la hausse le point indiciaire”, souligne Boualem Amoura, tout en reconnaissant que le contexte économique actuel ne permet pas d’obtenir de grandes augmentations salariales. 

Pour sa part, Meziane Meriane, coordinateur du Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Snapest), estime que “le délai de quatre mois est acceptable, mais ce qui compte, c’est l’applicabilité du nouveau texte, puisque nous avons déjà eu l’expérience dans le passé avec une commission mixte qui a travaillé durant plus d’une année et dont on ne connaît toujours pas le résultat”.

Et de noter, toutefois, que le plus important et le plus urgent surtout, “c’est l’amélioration du pouvoir d’achat des travailleurs de l’éducation. Et je ne crois pas que ce sera ce statut qui le fera”.  Autrement dit, “il faut avoir le courage d’aller au fond des choses et revoir la politique salariale de fond en comble”, conclut-il.

S’il dit ne pas être contre la démarche du ministère de tutelle, Messaoud Boudiba, porte-parole du Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (Cnapeste), affirme, de son côté, que “le timing choisi pour travailler sur le dossier du statut particulier des travailleurs de l’éducation n’est pas approprié”, expliquant que “la réouverture en ce moment même de ce dossier n’est pas une priorité, mais c’est plutôt la question salariale, le logement et le pouvoir d’achat qui nous préoccupent dans notre secteur”.

Pour Messaoud Boudiba, dont le syndicat a déjà annoncé une grève cyclique de deux jours à compter du 2 novembre prochain, “la discussion autour du statut particulier doit se faire dans la sérénité pour éviter les conflits et ne léser aucune partie”, convaincu que “cette commission ne va pas régler les problèmes” vécus par cette corporation.
 

Lyes MENACER

 

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