Culture Exposition “Reviviscence” de Chafa Ouzzani

Le spleen comme moteur de création

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Yasmine AZZOUZ Publié 06 Novembre 2021 à 18:31

© D. R.
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Revivre,  renouer  avec  la  vie,  les  émotions  et  les  sensations  les  plus ordinaires après près de deux années de morosité et un black-out culturel. Ce  spleen  a  produit  chez  l’artiste  Mohamed  Chafa  Ouzzani  avec l’exposition  “Reviviscence”  quantité  d’émotions,  exprimées  par “l’abstraction et la figuration qui s’entremêlent et s’entrelacent”.

Pour la seconde fois de sa carrière, l’artiste peintre Chafa Ouzzani expose hors des murs des galeries traditionnelles pour aller à la rencontre d’un public nouveau, à la faveur de sa nouvelle exposition “Reviviscence”, qui se poursuit jusqu’au 19 novembre à l’hôtel Holiday Inn (Alger-Ouest). L’architecte de formation convie ainsi les visiteurs à la (re)découverte de son univers artistique, autour d’une soixantaine de tableaux regroupés sous l’intitulé “Reviviscence”. 

Revivre, renouer avec la vie, les émotions et les sensations les plus ordinaires après près de deux années de morosité et un black-out culturel. Ce spleen a produit chez l’artiste quantité d’émotions, positives ou négatives, exprimées par “l’abstraction et la figuration qui s’entremêlent, s’entrelacent, s’entrechoquent et se rapprochent pour suggérer une volonté délibérée d’aller vers une esthétique aux multiples manifestations”. 

Figures géométriques, courbes, reliefs, couleurs froides et couleurs chaudes dans un même tableau, ruptures et chevauchements caractérisent cette série qui fait par ailleurs la part belle aux coutumes, aux traditions et au terroir.  La mémoire et l’identité sont le fil d’Ariane de ces toiles travaillées dans une composition de peinture à l’huile ou acrylique.

Maisonnettes aux toits rouges, khamsa, symboles berbères, Ouzzani se ressource en outre au travers des symboles de sa Kabylie, restitués par une imbrication de formes et de couleurs. Ces toiles peuvent aussi faire l’objet d’un plaidoyer pour la préservation de notre patrimoine matériel : “Ce sont les maisons de mon enfance, ça revient souvent dans mes toiles, car elles sont très esthétiques.” 

Et le plasticien de regretter la lente disparition de cette architecture en raison de l’intrusion d’un habitat d’un nouveau genre : “Aujourd’hui, les villages ont perdu cette harmonie. Ils sont anarchiques. C’était un savoir-faire transmis de génération en génération et ça a fait de très beaux villages. Je restitue cette nostalgie, qui est un sentiment très fort et une source d’inspiration.”

Omniprésente en effet, cette nostalgie est teintée de mélancolie dans les tableaux Strates du temps, Matin bleu ou encore Rêve en bleu, où ces maisonnettes chaleureuses sont imbriquées de manière telle aux autres éléments qu’elles en deviennent presque transparentes.

La couleur bleue, qui symbolise la pureté et la sagesse selon plusieurs cultures et civilisations, mais aussi la mélancolie, est un clin d’œil à cette terre et aux sensations qu’elle provoque chez le peintre. 

Pour rappel, Mohamed Chafa Ouzzani est architecte de formation. Depuis son enfance, il se passionne pour le dessin et la peinture, jusqu’à entamer un parcours dans les arts plastiques parallèlement à sa profession. Sa première exposition a été organisée à l’institut d’architecture de l’université de Blida. Son art a évolué au fil des ans “pour prendre une maturité visible et reconnaissable au premier regard”. La toile est pour lui “un support aux limites indéfinies”. 
 

Yasmine AZZOUZ

 

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