L’Actualité SANS NOUVELLES D’ELLE DEPUIS SON ARRESTATION JEUDI PASSÉ

Fatiha Briki, LE VISAGE FRÊLE ET FERME DU HIRAK

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Farid BELGACEM Publié 18 Juin 2021 à 23:40

© D. R.
© D. R.

L’enseignante  universitaire  à  la  retraite  et  membre  actif  du CNLD a été  arrêtée  jeudi  après-midi  et  son  domicile  perquisitionné  par  les services de sécurité.

La  répression  contre  les  activistes  du  Hirak  se  poursuit  et  devient quasiment une constante à la veille  de chaque marche  du  vendredi  à  travers le pays. C’est  ce  qu’a  indiqué  le  Comité  national  pour  la  libération  des  détenus  (CNLD), affirmant  que  plusieurs  activistes politiques, arrêtés depuis mercredi et jeudi derniers, sont toujours placés en garde à vue et que certains ont été relâchés après leur audition par les services de sécurité.

Ainsi, rapporte le CNLD, l’enseignante universitaire à  la retraite  et membre dudit comité, Fatiha Briki, a  été  arrêtée, jeudi  après-midi, et  son  domicile perquisitionné sur instruction de la justice. Selon un proche, cité par le CNLD, “Fatiha Briki n’a donné aucune nouvelle depuis son arrestation.

On n’a pu confirmer le lieu de sa détention”, affirmant qu’“elle a été contrainte au silence et sans bénéficier de son droit à un appel téléphonique à sa famille ou à un avocat, comme le prévoit la  procédure, afin  de  donner le lieu de sa détention. Elle est maintenue en garde à vue illégalement puisqu’on ignore la partie ayant pris la décision”. Avocate connue et militante de la première heure des droits de l’Homme, cette dame a, de tout  temps, soutenu et défendu tous les prisonniers d’opinion.

Également membre active du Comité contre la torture, Fatiha Briki avait, pour rappel, défendu les détenus du 5 Octobre 1988 et  les militants pour la cause amazighe  depuis  le  Printemps  berbère.   Le  combat  pour  les  libertés démocratiques, elle  l’avait  hérité  de  son père, Yahia Briki, qui  faisait  partie d’un  commando, doublement  condamné  à  mort  en  1958  et  en  1959 par l’armée française et ancien rédacteur à Alger Républicain.

Appelant les autorités concernées à la libérer “immédiatement” cette militante, le CNLD a également fait état de  l’arrestation, le  même  jour à Sidi Fredj, de l’enseignant  universitaire  et  ancien  journaliste, Abdelali  Rezagui,  par  des éléments de la police en civil.

Selon  ledit  comité, cet  enseignant “a  été  interpellé  par  six  éléments de la police en civil à Sidi Fredj”, affirmait le CLND qui n’a pas, par ailleurs, précisé le lieu, encore moins les raisons de sa détention.

En revanche, cette arrestation coïncidait avec la sortie, sur la chaîne française France 24 (dont l’accréditation a été retirée par Alger il y a une semaine), où il avait exprimé son opinion par rapport aux résultats des élections législatives, estimant que les chiffres rendus publics par l’Autorité  nationale  indépendante des élections (Anie) ont été “gonflés” et  que  cette  joute  électorale  était “un échec”.

Pour Abdelali Rezagui, “le processus électoral est considéré comme un échec pour le pouvoir. Le  changement  réside  dans  l’appel  à  un  dialogue national avec le mouvement  populaire  et l’organisation de nouvelles élections loin des institutions militaires”, avait-il affirmé sur France 24.

Par  ailleurs,  le  CNLD  fait  état  de  plusieurs  arrestations,  suivies  de perquisitions de domiciles, comme c’est le cas à Sétif où l’activiste politique Islam Tabouche a subi une perquisition de son domicile juste après son arrestation.

À Bab El-Oued, note-t-on, deux autres activistes  ont été arrêtés par la police avant d’être libérés jeudi soir. Dans la même localité, un jeune mineur et son père ont été arrêtés et  conduits  au  commissariat  de  police  avant que leur domicile ne fasse l’objet d’une perquisition.

Depuis le retour des marches populaires dans le pays, le nombre de militants politiques et  d’activistes du Hirak arrêtés est  de 264 personnes, dont 54 ont été placées sous mandat de dépôt et 121 sous contrôle judiciaire.
 

FARID BELGACEM

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