
Le bras de fer entre le Syndicat des enseignants du supérieur solidaires (SESS) de l’université Hassiba-Ben Bouali de Chlef et la direction se poursuit toujours. Selon les déclarations du coordinateur de ladite section syndicale, ainsi que du contenu du communiqué qu’elle a rendu public, la situation est alarmante au sein de l’établissement depuis bien longtemps et nécessite l’intervention des autorités locales et même nationales afin qu’il soit mis définitivement fin aux conflits qui y existent, et de trouver ainsi les solutions escomptées aux problèmes posés qui enveniment presque l’ensemble de la communauté universitaire à Chlef.
“Pour vous dire que rien ne va plus ici, même notre assemblée générale extraordinaire qui était prévue et programmée, pourtant bien à l’avance, nous l’avions tenue récemment debout dans la cour juste devant la salle des conférences, dont les portes étaient volontairement fermées. Pourtant, nous avions déjà avisé officiellement et au préalable les responsables concernés de la tenue de ladite réunion dont l’ordre du jour était de débattre de nos problèmes.
Et c’est la direction elle-même qui a refusé catégoriquement de nous accorder l’autorisation de nous réunir dans la salle en question on ne sait pourquoi”, dénonce avec indignation le coordinateur syndical du SESS, accompagné de plusieurs de ses collègues enseignants. Ces derniers sont unanimes à qualifier le geste de ladite direction de regrettable, d’inadmissible, de grave et d’impardonnable. Parmi les problèmes que les syndicalistes du SESS ont évoqués à cette occasion, l’énorme retard enregistré en ce qui concerne l’affichage des noms des enseignants bénéficiaires des 26 logements de fonction, outre les 117 logements LPA. À ce sujet, ils s’interrogent sur les raisons mystérieuses à l’origine de ce retard qui persiste et ce, malgré la dramatique situation dans laquelle se trouvent la plupart d’entre eux en matière d’habitation. “Beaucoup d’enseignants n’ont pas de logement et attendent que leur demande soit satisfaite. Mais compte tenu de l’insuffisance de projets de réalisation de logements, le problème reste continuellement posé et ses solutions loin d’être trouvées, d’ailleurs tout comme celles relatives au désistement des logements au profit des enseignants qui les occupent ou qui les occuperont à l’avenir.
C’est à ce sujet aussi que nous regrettons, encore une fois, l’indifférence de notre tutelle qui ne fait rien afin de régler le problème. Elle continue de négliger totalement le dossier relatif aux logements, bien que des PV aient été conjointement signés par les deux parties (direction/syndicat). Le traitement et le suivi de l’évolution de ce dossier se compliquent davantage en raison de la situation conflictuelle dans laquelle se trouvent nombre de logements universitaires”, ajoutent nos interlocuteurs. Et de rappeler, dans le même contexte, que de nombreux projets de réalisation de logements “sont toujours gelés on ne sait pourquoi. Cela concerne les 70 et les 80 unités dont le sort reste mystérieusement inconnu, alors que notre direction ne joue toujours pas le jeu”.
Concernant le volet relatif aux œuvres sociales, les représentants des enseignants parlent d’une gestion qui ne se fait pas conformément aux normes et aux règles en vigueur. Selon eux, la section syndicale a été carrément privée du droit de regard sur les bilans (moral et financier) des années 2019, 2020 et 2021 et sur les sources de financement conformément aux articles 10 et 14 du décret 333-82 du 11 septembre 1982 applicable dans toutes les universités du pays. “Nous qualifions cela de manque de transparence caractérisé, ce qui laisse penser à une gestion douteuse de toutes les activités des œuvres sociales en question”, regrette le collectif des syndicalistes, qui évoque avec amertume le rejet par leur direction des demandes d’affectation formulées par les enseignants dont c’est le droit le plus absolu, “alors qu’au même moment la direction procède à des affectations anarchiques et abusives de plusieurs enseignants”.
Les mêmes interlocuteurs ont également évoqué d’autres problèmes et carences dont souffre cruellement l’université de Chlef, notamment les infrastructures sportives, culturelles et pédagogiques ; celles qui existent nécessitent indéniablement des travaux de rénovation “que l’administration universitaire compétente tarde à exécuter”. Pour plus d’éclairage sur cette situation, nous avons tenté de joindre la direction de l’université. En vain.
AHMED CHENAOUI