L’Actualité FAIBLE UTILISATION DES SERVICES FINANCIERS

L’inclusion financière, une solution mal exploitée

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Badreddine KHRIS Publié 05 Mars 2022 à 23:47

© D. R.
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L’utilisation de services financiers par les différents segments de la société, dont les institutions et les particuliers, surtout ceux qui sont marginalisés à travers les canaux officiels, appelée communément “inclusion financière”, accuse un retard flagrant en Algérie.

Pourtant, l'inclusion financière soutient l'entrepreneuriat et l'investissement en mobilisant des ressources circulant en dehors du secteur bancaire pour augmenter les taux d'investissement et créer des opportunités d'emploi dans l'intérêt public.

Ce mécanisme œuvre aussi à la protection des droits des consommateurs de services financiers, notamment les comptes courants et d'épargne, les services de paiement et de transfert, de financement et de crédit… en les soutenant afin qu’ils puissent assurer correctement la bonne gestion de leurs fonds et leur épargne pour éviter qu’ils recourent à des canaux et outils informels.

Il est admis par tous les spécialistes que l’inclusion financière stimule la croissance économique, réduit les inégalités de revenu et aide les ménages à sortir de la pauvreté. 

Or, l’examen de la situation en Algérie a fait ressortir un retard remarquable en la matière. C’est ce que révèlent, d’ailleurs, certains indicateurs. L’ouverture d’un compte est considérée comme un pas important vers l’inclusion financière. 

Cependant, en Algérie, Selon la base de données Global Findex 2017, seulement 43% des adultes possèdent un compte courant. Si ce taux est bien supérieur à la moyenne du monde arabe et des pays à revenu faible, il reste inférieur au taux moyen mondial et à celui enregistré dans les pays à revenu élevé.

L'accès à des services financiers abordables joue, faut-il le souligner, un rôle essentiel dans la réduction de la pauvreté, la croissance économique et la résilience aux crises. C’est aussi un jalon primordial pour ouvrir la voie à l'inclusion financière, en particulier pour les femmes.

Or, dans notre pays, 57% des adultes en général et 71% des femmes ne disposent toujours pas d’un simple compte courant qui leur permettrait au moins d’effectuer et de recevoir des paiements de manière sécurisée et efficace. De ce fait, ces populations sont également privées d'accès à d'autres services financiers tels que l'épargne, l'assurance ou le crédit. 

Les raisons de la non-bancarisation en Algérie, selon l’enquête Global Findex, sont essentiellement liées au fait d’avoir trop peu d'argent pour utiliser un compte (36%), un membre de la famille a déjà un compte (21%), manque de confiance dans les institutions financières (15%). 

Insuffisance des paiements numériques  
En ce qui concerne les paiements numériques, l’Algérie affiche des taux faibles par rapport à ceux enregistrés au niveau de la région Mena et des pays à revenu moyen supérieur, particulièrement l’utilisation de l’internet, du téléphone mobile et de la carte de crédit.

Cependant, pour les Algériens qui demeurent peu accoutumés au secteur financier, un meilleur accès aux paiements numériques offrirait une passerelle vers ces services. 

Selon les statistiques de la Banque mondiale, dans notre pays, seulement 16% des adultes en général et 11% des femmes ont recours à des paiements numériques, contre 23% des adultes et 18% des femmes dans l'ensemble de la région Mena, ces chiffres étant respectivement de 36% et 32% dans les économies émergentes et en développement. 

Par ailleurs, l’épargne et l’accès au crédit sont des aspects clés de l’inclusion financière. Selon les résultats de l’enquête Findex, 23% des épargnants algériens ont déclaré économiser de l'argent à la maison ou réaliser des économies sous forme de bétail, de bijoux ou de biens immobiliers. Les besoins de financement des entreprises et des micro-entrepreneurs restent en outre, insuffisamment couverts. 

“Les défis sont donc importants, mais c’est dans ce contexte qu’Al-Salam Bank Algeria déploie son modèle de banque universelle de proximité à travers son réseau de proximité offrant à ses clients, selon leurs besoins, une palette complète de produits et services bancaires par tous les canaux”, indique Nasser Hideur, directeur général d’Al-Salam Bank.

De par sa nature, affirme-t-il, Al-Salam Bank Algeria “soutient l'inclusion financière et l'adopte dans ses stratégies et vise à y parvenir à inclure tous les segments de la société avec les services financiers et bancaires fournis dans toutes les régions”.

Al-Salam Bank veille aussi au développement de nouveaux produits financiers. Il s’agit, pour M. Hideur, “de nouveaux produits et services diversifiés, proposés pour capter l'épargne et des moyens de paiement prenant en compte les besoins des différentes catégories de clients”.

Outre, les services de la banque à distance, Al-Salam Bank “exploite la large utilisation des smartphones pour développer des services de paiement mobile de toutes sortes afin de faciliter l'accès aux services financiers à faible coût et à haute efficacité”, précise son directeur général. 
 

Badreddine KHRIS

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