
La 18e édition du salon Djazagro, ouvert hier à la Safex, a été une occasion pour les organisateurs de mettre en avant l’entreprise algérienne, la production locale et le savoir-faire des opérateurs nationaux.
En effet sur les 130 exposants présents à la Safex, 80% sont Algériens et 10% étrangers. À cause de la pandémie de Covid-19, les habitués étrangers de ce salon n’ont pu se préparer à temps pour prendre part à cet événement. Ils ont préféré reporter leur participation pour la prochaine édition prévue du 30 mai au 2 juin 2022.
“Après cette période de fortes turbulences que nos traversons depuis deux ans, cette édition 2021 est placée sous le signe de la reprise économique”, explique Chantal de Lamotte, directrice de l’événement. Il faut dire que les salons de par le monde n’ont repris qu’au mois de septembre dernier et de manière progressive avec des formats locaux.
Le 18e Djazagro se veut ainsi une édition de “transition” qui permettra aux producteurs agroalimentaires algériens de renouer avec les expositions professionnelles et de poursuivre leurs préparatifs pour la prochaine manifestation. C’est le cas de la société “Agrana Fruit Algeria”, spécialisée dans la préparation et l’élaboration de fruits destinés à l’industrie agroalimentaire.
“Agrana” produit et fournit en fait les divers fruits utilisés par les producteurs de yaourts, de glaces, de pâtisseries, de biscuits et de boissons notamment les jus, explique Boukheddami Djemaa, directeur général de l’entreprise.
“Nous exerçons en réalité deux métiers : l’un, c’est la première transformation de produits depuis les vergers jusqu’à la surgélation, destinés à l’exportation. Le second, est une deuxième transformation du fruit, qui représente 50% du produit final, auquel l’on ajoute des ingrédients pour obtenir une recette prête à l’usage par les glaciers, les pâtissiers, les biscuitiers…”, indique M. Boukheddami, rencontré hier au stand de la société au pavillon central de la Safex.
“La réputation dont nous jouissons nous classe leader sur le marché national”, relève ce manager. “Nous utilisons 5 millions de quintaux de fruits, dont des agrumes et des pommes 100% algériens, des abricots locaux à 95%. Nous exportons vers la Tunisie, l’Égypte, la Libye, l’Arabie saoudite…”, affirme le DG d’Agrana Fruit qui emploie, faut-il le rappeler, 105 personnes (un personnel 100% algérien).
Quant au Maroc qui représente pourtant un “marché important” pour cette société, “les autorités locales, là-bas, nous ont imposé plus de 40% de taxes, exclusivement pour les exportateurs algériens, en dépit des contrats paraphés par les deux pays dans le cadre de la Grande zone arabe de libre-échange (Gzale) et qui prévoit une exonération des droits et taxes”, souligne notre interlocuteur qui tient à préciser que cette mesure a été prise bien avant le conflit qui oppose les deux pays.
La Société de semoulerie, minoterie l’Étoile (Sosémie) participe à ce salon. “Faire connaître nos nouveaux produits à nos distributeurs et aux consommateurs de manière générale”, tel est le but recherché par son directeur commercial et marketing, Mohamed Bengoudjil.
“Malgré les difficultés engendrées par la crise sanitaire, nous avons continué à travailler et à répondre à la demande des consommateurs”, note-t-il. Pour lui, tous les prix des intrants ont augmenté. Il cite à titre d’exemple, le blé qui a connu une flambée sur le marché international.
“Nous importons le blé pour produire les pâtes et le couscous, car, nous nous refusons d’utiliser celui subventionné qui est destiné uniquement pour la fabrication de la semoule et la farine”, avoue M. Bengoudjil. “Actuellement, c’est encore flou mais nous sommes optimistes, nous allons bientôt transcender toutes ces difficultés”, conclut-il.
B. K.