L’Actualité LOuisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs

“Les prochaines élections ne régleront en rien la crise”

  • Placeholder

Karim BENAMAR Publié 14 Mars 2021 à 08:59

© Louiza Ammi/Liberté
© Louiza Ammi/Liberté

La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a averti hier contre les “dérives” que peut engendrer l’organisation des élections législatives anticipées, prévues le 12 juin. Lors de sa prise de parole, à l’ouverture des travaux du comité central du PT, à Alger, Louisa Hanoune a estimé que ces élections, qui interviennent dans un contexte politique, social et économique explosif, ne feront qu’aggraver la situation du pays et la crise multidimensionnelle qui frappe de plein fouet des pans entiers de la société.

“La convocation, par le chef de l’État, du corps électoral, en prévision des prochaines élections législatives anticipées, pose plusieurs interrogations d’autant que le contexte dans lequel cela intervient est porteur de dangers et de menaces”, a affirmé la pasionaria du PT avant de s’interroger : “La prochaine élection législative réglera-t-elle le problème de représentation politique du peuple qui lui est déniée depuis 1962 ? Les prochaines élections régleront-elles la crise multidimensionnelle que vit le pays ? Régleront-elles la crise politique latente du régime ? Cette élection apportera-t-elle des solutions pour les citoyens écrasés par les multiples crises ? Cette élection mettra-t-elle fin à la grande corruption ? L’organisation de ces législatives mettront-elles fin à la répression institutionalisée ? Mettra-t-elle fin à la propagande du pouvoir ?” La réponse, affirme Louisa Hanoune, est “non”.

Bien au contraire, estime-t-elle, cette élection n’est qu’une autre fuite en avant du régime dont le seul souci est son maintien coûte que coûte. “Il n’y a aucun Algérien — ouvrier, chômeur, femme, jeune — qui soit convaincu de ces élections”, dit-elle encore avant de soutenir que le processus électoral engagé par le régime, depuis la chute de l’ancien président Bouteflika, à ce jour, n’a d’objectif que le sauvetage du système.

“Depuis la chute de l’ex-président Abdelaziz Bouteflika, en mars 2019, le régime, dont le seul objectif est sa survie, a engagé un processus électoral qui a d’ailleurs très vite montré ses limites”, affirme-t-elle, en voulant pour preuve le rejet, par l’immense majorité des Algériens, de la précédente élection présidentielle et du référendum pour la nouvelle Constitution dont les taux de participation ont été historiquement bas.

Dans sa prise de parole, Louisa Hanoune s’en est également prise aux dirigeants les accusant de vouloir “caporaliser” et “contrôler” tous les instruments institutionnels par la création d’entités et d’associations civiles fantoches. “La création de Nida El Watan, une association et parti composé d’une majorité de personnes issues des rouages de l’administration n’est que la preuve que le système ne veut pas changer ses pratiques anciennes servant à étouffer toutes les voix démocratiques et libres”, fulmine Louisa Hanoune qui, par ailleurs, a alerté sur le danger de ses “dérives récurrentes”.

Évoquant la nature “répressive” du système, la patronne du PT a dénoncé la répression des journalistes, vendredi, lors des marches populaires à Alger. “S’en prendre aux journalistes lors de l’exercice de leur métier est grave.

Ces groupes occultes qui ont agressé hier (vendredi, ndlr) plusieurs journalistes sont des baltaguis. Depuis le début du Hirak, en 2019, les marches ont été organisées dans un pacifisme exemplaire. Pourquoi ces violences interviennent-elles après la convocation du corps électoral ?”, s’est interrogée Louisa Hanoune qui a rappelé, en outre, que même l’ONU a épinglé l’Algérie en raison des multiples atteintes aux droits de l’Homme.

“Si l’Algérie a été épinglée par l’ONU, c’est parce que c’est le régime en place qui a conduit à cette situation. C’est l’entêtement du régime à vouloir perpétuer ses pratiques de répression qui met aujourd’hui l’Algérie en danger et la livre à toutes les interventions étrangères”, dénonce Louisa Hanoune.  

 


Karim Benamar

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

    • Placeholder

    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00

  • Chroniques DROIT DE REGARD Trajectoire d’un chroniqueur en… Liberté

    Pour cette édition de clôture, il m’a été demandé de revenir sur ma carrière de chroniqueur dans ce quotidien.

    • Placeholder

    Mustapha HAMMOUCHE Publié 14 Avril 2022 à 12:00