L’Actualité APRÈS UNE PÉRIODE DE TENSION, TEBBOUNE ET MACRON REPRENNENT LANGUE

Alger-Paris nouveau départ ?

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Ali BOUKHLEF Publié 30 Janvier 2022 à 00:49

© D. R.
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Après une longue période de crise diplomatique, les relations algéro-françaises  semblent  revenir  à  la  normale.  L’intensité  des intérêts communs, mais  aussi  les équilibres géostratégiques imposent aux deux pays de privilégier une  approche  pragmatique et  un esprit de détente.

Après des mois de froid, les  relations  bilatérales  entre  l’Algérie et la France reviennent à la “normale”. Pour la première fois depuis plus de six mois, les deux chefs d’Etat, Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron, ont eu, hier, un échange téléphonique. 

Selon le communiqué laconique  de la présidence de la République algérienne, l’entretien entre les deux dirigeants s’est axé essentiellement sur  “relations bilatérales”. Plus précis, le document a évoqué la tenue “en perspective” du “haut comité sectoriel intergouvernemental”, gelé depuis de longs mois à cause des frictions entre les deux pays.

En plus de cela, la Présidence a indiqué que le chef de l’Etat français, qui assure la présidence de l’Union européenne, a lancé une invitation à son homologue algérien afin d’assister au sommet entre l’Union européenne et l’Union africaine, qui se tiendra en février prochain à Bruxelles. 

Plus loquace, la Présidence française a précisé que l’entretien entre les deux Présidents a eu lieu à l’initiative d’Emmanuel Macron. Ce dernier cherchait visiblement à “expliquer” le sens de son geste, lui qui avait reconnu publiquement, jeudi dernier, la responsabilité de l’Etat français dans le “massacre” des pieds noirs, le 26 mars 1962.

Le communiqué de l’Elysée précise d’ailleurs que le président français “est revenu sur ses dernières initiatives en France pour l'apaisement des mémoires de la colonisation et de la Guerre d'Algérie. Il a dit se tenir disponible pour travailler sur ce sujet avec son homologue algérien, en particulier en ce qui concerne les recherches sur les disparus et l'entretien des cimetières européens en Algérie”.

En procédant ainsi, Emmanuel Macron veut ainsi ménager le chou et la chèvre. Comme pour la reconnaissance, en octobre dernier, de “l’abandon” par l’Etat français des harkis, le geste fait jeudi en direction des “anciens Français d’Algérie” pouvait susciter de l’incompréhension, voire de la colère du côté algérien où officiellement, cette catégorie de “colons” n’avait pas été chassée par les éléments de l’Armée de libération nationale (ALN) après les Accords d’Evian. 

Sans être explicite, Emmanuel Macron a interpellé l’Algérie sur le “massacre d’Oran”. Le 5 juillet 1962, des pieds-noirs ont été tués à Oran. Les familles de ces derniers accusent l’ALN d’être derrière cet acte. Mais dans son discours,  le chef de l’Etat français a juste souhaité “la reconnaissance de ce massacre”, sans citer la partie qui devait faire cela.

Depuis son arrivée au pouvoir en 2017, Emmanuel Macron a mis en place une “politique mémorielle” à double voie : l’une est destinée aux Algériens et l’autre aux nombreux antagonistes français, qui pèsent lourd dans le fichier électoral de l’Hexagone.

Vis-à-vis de l’Algérie, le président français a fait montre d’une démarche volontariste  en  multipliant  les échanges  téléphoniques  avec  son homologue Abdelmadjid Tebboune.  Les deux hommes ont évoqué le travail “commun” sur ce sujet sensible. Ce travail avait abouti, en juillet 2021, à la restitution de 24 crânes de combattants algériens du XIXe siècle. Les restes ont été accueillis lors d’une cérémonie officielle. Puis, durant l’été, la France a reconnu sa responsabilité dans le meurtre de Maurice Audin, puis de l’avocat Ali Boumendjel.

Plus récemment, le 17 octobre  dernier,  le chef de l’Etat  français s’était recueilli, sur les berges de la Seine, à la mémoire des Algériens tués en 1961 par la police française.

Cet élan s’est brutalement arrêté lorsque le chef de l’Etat s’est posé la question, en octobre dernier, sur la réalité de l’existence de l’Etat algérien avant la colonisation française. Une “insulte” pour les Algériens, avait répondu Abdelmadjid Tebboune. 
 

Ali BOUKHLEF

 

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