L’International ENQUÊTES INDÉPENDANTES SUR UN MASSACRE AU MALI

La Russie bloque à l’ONU une demande française

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Djilali BENYOUB Publié 10 Avril 2022 à 12:00

© D. R.
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La présence militaire russe au Mali dérange. Elle dérange tant elle remplace, entre autres, les forces françaises rejetées par la population et accusées de commettre des bavures. Mais c’est la présence de la société privée russe de sécurité Wagner qui est décriée par les capitales occidentales et dont les éléments sont accusés d’avoir commis des exactions sur des civils.

La Russie a bloqué une demande du Conseil de sécurité de l’ONU d’avoir des “enquêtes indépendantes” sur un massacre présumé fin mars de plusieurs centaines de civils à Moura, au Mali, par l’armée malienne et des paramilitaires russes, a appris hier samedi l’AFP de sources diplomatiques.

Cette demande figurait dans une déclaration rédigée par la France et qui a été soumise à l’approbation ce vendredi du Conseil de sécurité. La Russie, soutenue par la Chine, s’y est opposée, selon plusieurs diplomates. Moscou et Pékin “ne voyaient pas la nécessité de ce texte”, jugé “prématuré, alors qu’une enquête a été ouverte par les autorités maliennes”, a indiqué à l’AFP un de ces diplomates, sous le couvert de l’anonymat.

Dans un communiqué vendredi à Moscou, le ministère russe des Affaires étrangères avait félicité le Mali pour une “victoire importante” contre le “terrorisme” et qualifié de “désinformation” les allégations sur le massacre de civils par les forces maliennes, tout comme celles sur l’implication de mercenaires russes de la société privée Wagner dans l’opération.

La déclaration proposée au Conseil de sécurité soulignait la “profonde préoccupation” de ses membres “face aux allégations de violations et d’atteintes aux droits humains au Mali, en particulier celles qui auraient été perpétrées contre des civils à Moura, dans la région de Mopti, du 27 au 31 mars 2022”.

Le projet de texte obtenu par l’AFP appelait “toutes les parties au Mali à mettre immédiatement fin à ces violations et abus et à se conformer à leurs obligations en vertu du droit international applicable”. Il réclamait également “des enquêtes approfondies et indépendantes pour établir les faits, trouver les responsables de ces violations et exactions et les traduire en justice”.

Vendredi, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a mis en doute la version des autorités maliennes sur les événements de Moura et réclamé une “enquête des Nations unies”. Des enquêtes similaires n’ont jamais vu le jour lorsqu’il s’est agi de bavures commises par les forces militaires françaises au Mali. Certains massacres commis par erreur par les soldats français sur le sol malien n’ont même pas été reconnus malgré les témoignages des habitants.

Dans un rapport, l’ONG Human Rights Watch a fait état de l’exécution sommaire de 300 civils par des soldats maliens associés à des combattants étrangers entre le 27 et le 31 mars à Moura. Les autorités maliennes affirment pour leur part avoir “neutralisé” 203 terroristes dans cette localité du centre du Mali où l’ONU réclame en vain depuis plus d’une semaine un accès pour enquêter sur le terrain, en vertu de son mandat défini par le Conseil de sécurité.

D. B./AFP

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