L’Actualité Un de ses opposants placé sous mandat de dépôt et d’autres sous contrôle judiciaire

Première victoire judiciaire pour Abou El-Fadhl Baâdji

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Ali BOUKHLEF Publié 07 Octobre 2021 à 09:56

Le secrétaire général du FLN, Abou El-Fadhl Baâdji. © D.R
Le secrétaire général du FLN, Abou El-Fadhl Baâdji. © D.R

Le conflit qui oppose le secrétaire général du FLN, Abou El-Fadhl Baâdji, à des membres du comité central de son parti est désormais entre les mains de la justice.

Un membre du comité central, en l’occurrence Mohamed Issad, ancien député et mouhafedh de Blida, a été mis sous mandat de dépôt tandis que neuf autres cadres du parti sont sous contrôle judiciaire, a-t-on appris auprès d’une source interne à l’ex-parti unique. Ces décisions de justice sont intervenues après une plainte déposée par Abou El-Fadhl Baâdji contre 71 membres du comité central de son parti pour “violence en réunion”. 

Il accuse notamment ses adversaires d’avoir usé de violence lors d’une réunion qu’ils avaient organisée début septembre dernier au siège du parti, sur les hauteurs d’Hydra. C’est Mohamed Issad que les opposants au secrétaire général du parti ont chargé de coordonner leur action depuis juillet dernier.  Il était, de ce fait, en tête des membres qui ont organisé, le 9 septembre dernier, une réunion du comité central qui a conclu à “la vacance du poste de secrétaire général” du parti. Avant l’entame des travaux, une bagarre avait éclaté entre les proches de Baâdji et ses opposants. Plusieurs blessés avaient été enregistrés. Selon des témoins, certains militants, proches des redresseurs, ne se sont pas limités à occuper les étages inférieurs du siège du parti. Ils sont même montés jusqu’au bureau du secrétaire général qui ne se trouvait pas sur les lieux. Une scène que les caméras de surveillance ont filmée.

Outre l’usage de la violence, Mohamed Issad est accusé d’avoir utilisé un faux cachet représentant le comité central. Il lui est également reproché d’avoir “usurpé la qualité de membre du comité central”, selon son avocat, Mustapha Kehileche, interrogé par Liberté. Le juriste estime que son client “n’a commis aucune infraction, puisque la réunion du comité central ne nécessite pas une autorisation”. Parmi les autres membres concernés par le contrôle judiciaire, on trouve également l’ancien député Abdelhamid Si-Affif et Ahmed Ould El-Hocine, ancien parlementaire de la wilaya de Bouira. Et la liste risque de s’allonger. D’autres groupes de militants vont être convoqués dans les prochains jours pour s’expliquer sur leurs actions, selon nos sources. 

Une autre plainte déposée, cette fois, par les redresseurs contre le secrétaire général du FLN attend, quant à elle, d’être examinée par la justice. “S’il n’est pas convoqué, c’est que Baâdji est protégé”, pronostique un opposant, concerné par le dépôt de plainte du chef du parti. Notre interlocuteur s’étonne qu’un conflit politique soit “déplacé au sein de la justice”. Comme les autres “redresseurs”, notre interlocuteur s’interroge aussi sur le sort qui sera réservé à la résolution de la réunion du 9 septembre déclarant “vacant” le poste de secrétaire général. Les documents émanant de cette réunion ont été déposés auprès du ministère de l’Intérieur. Mais l’administration n’a donné aucune suite pour l’instant à cette démarche. 

Si le FLN connaît régulièrement des luttes intestines, c’est, toutefois, la première fois que la crise échoue entre les mains de la justice. Ce qui a choqué beaucoup de cadres de l’ancien parti unique, qui n’ont pas l’habitude de rendre des comptes.

 


Ali Boukhlef

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