L’Actualité COMPOSITION DU GOUVERNEMENT

Makri accuse le pouvoir de ressusciter “le système Bouteflika”

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Ali BOUKHLEF Publié 10 Juillet 2021 à 22:26

Abderrezak Makri, président du MSP. © Archives Liberté
Abderrezak Makri, président du MSP. © Archives Liberté

Dans  une  analyse  portant  sur  la  désignation  du  gouvernement,  le président du Mouvement de la société pour la paix s’en prend sévèrement au pouvoir  accusé  de  vouloir  “ressusciter  le  système  Bouteflika”  et  s’attaque au “courant laïque” dont  les  demandes “ont été satisfaites” et qui cherche à “dominer” puis à “diviser le pays”.

Dans cette longue lettre postée sur les réseaux sociaux, le leader islamiste veut se donner raison : il rappelle que son parti, le MSP, qui a célébré hier le 30e anniversaire de sa création et le 18e de la disparition de son fondateur Cheikh Nahnah, a “eu raison” de refuser de faire partie de ce gouvernement.

Preuve en est, selon lui : malgré un soutien inconditionnel au chef de l’État, ces partis politiques ont été “humiliés” puisque “quantitativement et qualitativement”, le nombre de ministres qui leur ont été attribués est “insignifiant”.

“Nous sommes loin du gouvernement d’union nationale” promis “par le chef de l’État”, écrit Abderrezak Makri qui déclare qu’il s’agit bel et bien d’un “gouvernement de technocrates” qui ne “pourra pas résoudre la crise” économique et sociale du pays.

Pour le président du MSP, cette manière de désigner un gouvernement ­— et d’adouber un homme “indépendant” pour présider l’APN — est “la preuve du retour du”système Bouteflika”. “Ce gouvernement n’a rien de politique (…) mais c’est la preuve que le système politique poursuit sa pathologie, basée sur l’esprit de domination et du mépris et de la condescendance.”

Le pouvoir politique n’est pas la seule cible du chef du MSP. Abderrezak Makri s’en prend également au “courant laïque radical, dont les demandes ont été satisfaites”. 

Pour lui, ce courant, qu’il accuse de servir les intérêts de la France, “ne fera pas en sorte de travailler” pour “régler les problèmes même dans l’ombre”, mais “les ministres qui le représentent” continueront “d’exercer une pression sur le système politique pour dominer tous les centres d’influence et de décision pour arriver à la présidence de la République, ou carrément faire tomber le système et diviser le pays lorsqu’ils le domineront totalement”.

Visiblement dépité par le soutien au pouvoir de ses anciens camarades, passés à El-Bina, au lieu d’appuyer son parti, Abderrezak Makri s’en prend violemment à Abdelkader Bengrina sans le citer nommément.

Il rappelle que l’expression “Commandos politiques” est d’Amar Ghoul (aujourd’hui en prison) et ironise sur tous ceux qui ont soutenu le pouvoir du temps de Bouteflika : tous les chefs des partis qui formaient l’alliance présidentielle “ont été emprisonnés”, a-t-il précisé, citant les 4 chefs de parti (dont seul Amara Benyounès, président du MPA, est libéré).

Avant de s’en prendre au gouvernement, Abderrezak Makri s’est longuement interrogé sur le choix d’Ibrahim Boughali en tant que président de l’APN. Histoire d’illustrer que “le régime n’a pas changé”, il donne comme preuve le fait qu’aucun des partis de “l’alliance présidentielle” n’a présenté de candidat. Mais le pire est que “le président de l’APN a reconnu lui-même, publiquement, que c’est ‘dawla’ qui lui a demandé de se présenter !”.
 

Ali BOUKHLEF

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