Culture “AWAL IZZEGER TIMSAL” (LA POÉSIE EST PRÉMONITOIRE) DE REZAGUI RACHID

L’ode à l’appel au dialogue et à une quête du savoir

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Nourreddine LOUHAL Publié 08 Février 2022 à 15:17

© D. R.
© D. R.

“Dans la poésie de Rachid Rezagui se croisent deux voix, celle de l’ancêtre et celle d’un présent occulté. Une détresse immense parcourt ce recueil qui porte le poids du vécu et celui de l’histoire” (DjoherAmhis Ouksel).

Pour prendre acte de ce qu’il y a en matière de neuf dans la poésie, il suffit de feuilleter le recueil d’“Isfra” (poèmes) en tamazight de l’aède Rezagui Rachid et intitulé “Awal Izzeger Timsal” (la poésie est prémonitoire) que l’artisan de la rime a versifié sous le label de Hibr éditions.

Le florilège est tel un breuvage sucré à l’ode de Guillaume Apollinaire (1880-1918) lorsqu’il déclamait : “La poésie est une source pure à laquelle on peut boire sans crainte de s’empoisonner”.

S’ensuivit l’œuvre du poète Rezagui Rachid qui adhère à l’actualité poétique. Notamment à la  dissertation française qui  n’a  de  cesse de s’interroger : Le poète a-t-il encore un  rôle  à  jouer dans  la  société  actuelle ? Et qu’il n’en déplaît aux censeurs bien pensants à l’égard de la rime, c’est avec la plume au clair que le poète renouvelle sa poésie tel qu’il l’avait faite en psalmodiant à son tour: “Le poète a encore sa place dans notre société ?”

D’ailleurs, il y va sur l’itinéraire de ses contemporains et déclare : “L’art se doit d’avoir pour crédo et assise, la candeur de l’auteur, mais aussi l’authenticité de ses mots pour y être dans le vrai et sans  lesquelles  le  citoyen lambda n’a que de l’aversion”.

Abondant vers l’amour des mots, Djamel Laceb écrit dans sa préface : “Il est à plaindre celui qui ne savoure point le verbe d’antan, car jamais il ne connaîtra la douceur véritable, ni le cuisant  sel de l’amour : ce  serait  une  existence de vide une destinée de néant.”

Autre  plus-value  à  l’esthétique  de  ce “goual”  (diseur), la  présentation du recueil par  la  dame  de  lettres  Djoher Amhis Ouksel : “Dans la poésie de Rachid Rezagui, se croisent deux voix, celle de l’ancêtre et celle d’un présent occulté. Une détresse immense parcourt ce recueil qui porte le poids du vécu et celui de l’histoire”.

Ceci dit, l’œuvre de Rezagui Rachid est une apostrophe où il effleure du bout des doigts la chéchia de son “ajeddi” (grand- père) pour l’abjurer de l’orienter sur le sentier où s’ensemençaient jadis les valeurs que le patriarche lui avait enseignées de son vivant.

Seulement, l’ancêtre insiste et exhorte le poète à ne pas s’écarter du chemin qui aboutira tôt ou tard vers le sanctuaire de la lumière et le refuge ou s’est exilée la vérité. Adepte de l’amour et de la famille, l’auteur, à l’instar d’Antoine de Saint-Exupéry (1900-1944) y regarde dans la même direction que celle “A tin ḥemmleɣ” (celle que j’aime).

Ainsi l’auteur y pose ses “allen-im” (yeux) sur “a mmi” (Mon fils) et “ayelli (Ma fille) auxquels, il lègue de l’amour et de l’espoir “une fille qui convole en justes noces est, certes, une joie, mais aussi une douleur pour le père”.

Néanmoins, il se console du poids de la culture et du savoir qu’il a légués à sa fille. Et dans son élan affectif, l’auteur crie l’ode à toi “a yemma” (la mère) ou plutôt ce phare qui éclaire nos pas sur le chemin de la vie. N’est-ce pas qu’“une maman, c'est à la fois un nid et un horizon”, dixit Jean Gastaldi.

Fouilleur, mais pas inquisiteur, il y en a pour tous les thèmes dans le recueil de Rezagui Rachid qui fête l’amitié et pleure la jeunesse qui ne doit pas avoir pour seul avenir que l’horizon de harraga.

On n’en dira pas plus si ce n’est que le conseil d’avoir sur soi cette grappe de poèmes qui s’accompagne d’un intermède musical gravé dans un opus qui a été réalisé avec l’apport de Madjid Bellamine et sur lequel sont enregistrés huit poèmes avec composition musicale. 
 

LOUHAL Nourreddine

Awal Izzeger Timsal (la poésie est 
prémonitoire) de Rezagui Rachid, éd, 
Hibr 2022, 101 pages 600DA

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