L’Actualité RESSOURCES HYDRIQUES

POUR UNE VÉRITABLE GOUVERNANCE

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Badreddine KHRIS Publié 24 Juillet 2021 à 23:40

© D. R.
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Depuis plusieurs décennies, des spécialistes de l’eau tiraient déjà la sonnette d’alarme quant au tarissement inexorable des ressources hydriques, conséquence d’une pluviosité très faible. Face à cette déficience hydrique, l’Algérie devait envisager des solutions à court, moyen et long terme. 

Ce déficit pose ainsi un véritable problème de planification et de stratégie. Le seuil théorique de rareté de l’eau fixé par la Banque Mondiale à 1000 m3/habitant/an, jamais atteint chez nous, place l’Algérie parmi les 29 pays les plus exposés au stress hydrique. Pourtant, notre pays dispose d’un potentiel hydrique global mobilisable à travers les eaux superficielles, avoisinant les 13 milliards m3. 

La quantité disponible pourrait être largement suffisante pour peu qu’elle soit bien répartie géographiquement. Il a fallu que les pluies boudent les différentes régions pendant les trois dernières années pour que tout le pays sombre dans des perturbations sérieuses causant désagrément et chamboulement dans le mode de vie des citoyens. 

La pénurie d’eau constatée ces dernières semaines a fait sortir les citoyens dans la rue pour manifester leur ire dans toutes les wilayas. Cette réaction de la population signifie clairement que son droit à une alimentation en eau potable a été bafoué. Même les quantités d’eau dessalée évaluées à 800 millions de m3/an, demeurent insuffisantes pour faire face à une demande nationale sans cesse en augmentation.

Il faut arriver à produire plus 2,5 milliards de m3/an à partir des stations de dessalement de l’eau de mer pour répondre aux besoins nationaux, selon une étude réalisée par un expert. C’est dire que la politique de l’eau préconisée jusque-là par différents gouvernements a montré ses limites. La copie doit être corrigée. L’implication de tous les secteurs est de mise.

La région du sud qui regorge de potentialités hydriques énormes qui doivent être exploitées en recourant à des transferts destinés à alimenter le nord. La révision de la charte et de la loi sur l’eau ainsi que ses textes d’application est recommandée par tous les analystes. Il est proposé la promulgation d’une loi-programme étalée sur 5 ans avec des objectifs précis et des budgets adéquats.

Sans créer la “panique hydrique”, l’on doit mettre l’accent sur l’obligation de sensibiliser le consommateur sur la nécessité de préserver cette ressource qui continue de tarir à une cadence inattendue à cause des changements climatiques. Il faut que le citoyen soit conscient de la nécessité d’éviter les gaspillages. 

En filigrane de cette nouvelle vision, est soulevée également la problématique de la tarification de cette ressource naturelle. La continuité de ce service public implique un prix adéquat. L’Etat est de ce fait appelé à agir sur la question de la subvention et des prix pratiqués pour toutes ces prestations de service public en tenant compte des standards internationaux. En somme, c’est toute la gouvernance de l’eau qui doit être revisitée.
 

Badreddine KHRIS

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