L’Actualité L’ALGÉRIE INTERDIT SON ESPACE AÉRIEN AUX AVIONS MAROCAINS

Un autre coup dur pour Rabat

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Karim BENAMAR Publié 24 Septembre 2021 à 23:17

© D. R.
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Un mois après la rupture des relations diplomatiques avec le voisin marocain, le 24 août, Alger passe à une autre étape, en décidant de fermer son espace aérien à tous les vols marocains civils et militaires.

“L’Algérie a décidé de la fermeture immédiate de son espace aérien à tous les aéronefs civils et militaires marocains, ainsi qu’à ceux qui portent un numéro d’immatriculation marocain”, a ainsi annoncé, mercredi, la Présidence, à l’issue de la réunion du Haut conseil de sécurité présidée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune.

Cette décision, explique le communiqué sanctionnant la réunion du HCS, intervient “au regard de la poursuite des provocations et pratiques hostiles du côté marocain”. 

À Rabat, la décision d’Alger aura sans doute de lourdes répercussions, économiques notamment, mais aussi sur les clients de la compagnie aérienne Royal Air Maroc. Pas moins de 15 vols marocains transitent par l’espace aérien algérien, desservant plusieurs pays africains, dont la Tunisie, la Libye, le Soudan, l’Égypte, le Mali, le Niger, le Kenya et tout le Moyen-Orient. 

Le coût de cette décision devra assurément lourdement affecter Royal Air Maroc, qui sera d’abord obligée de contourner l’Algérie pour pouvoir assurer ses vols. La compagnie aérienne du Maroc subira ainsi un sérieux dommage économique, avec l’augmentation de la consommation du kérosène qui sera doublée, voire triplée comparativement à la consommation habituelle.

Ensuite, il y a le facteur temps qui va, lui aussi, affecter directement les clients de Royal Air Maroc, à savoir la perte de plusieurs heures de vol en raison des nouveaux trajets que devront emprunter les vols marocains, en contournant l’espace algérien.

La décision d’Alger, rappelle-t-on, intervient après une poussée de fièvre qui dure depuis plusieurs mois entre les deux pays. Les provocations marocaines contre l’Algérie sont allées crescendo, avec des attaques en règle qui ont fini par exaspérer Alger.

À la mi-juillet, le représentant permanent du Maroc auprès des Nations unies a distribué une note aux représentants des pays non alignés, apportant un soutien au prétendu droit à l’autodétermination du “vaillant peuple kabyle”.

Un acte d’une extrême gravité qui porte atteinte à l’unité nationale. Pas plus d’une semaine plus tard, l’affaire Pegasus (logiciel d’espionnage israélien) éclate, et des révélations impliquant directement le Maroc dans une opération d’espionnage massive contre plusieurs pays, dont l’Algérie notamment, sont faites par plusieurs médias sur la base d’un travail mené par Forbidden Stories et Amnesty International.

L’hostilité du Royaume chérifien ne s’arrête pas là. En visite au Maroc, les 11 et 12 août, le ministre des Affaires étrangères israélien, Yaïr Lapid, a fait une déclaration selon laquelle, l’Algérie était pour Israël et le Maroc une source d’inquiétude au sujet du rôle joué par l’Algérie dans la région et de son rapprochement avec l’Iran.

Ramtane Lamamra, chef de file de la diplomatie algérienne, avait déclaré, à ce propos, qu’“il s’agit d’un précédent grave”, ajoutant que “c’est la première fois, depuis 1948, qu’un responsable israélien fait de telles déclarations à l’égard de l’Algérie”. 

Forcément, l’Algérie devait réagir à toutes ces attaques sans cesse menées contre elle, en annonçant, le 24 août, la rupture des relations diplomatiques avec le voisin marocain. C’est un “message approprié” au Maroc après “des actes hostiles à la souveraineté et à l’unité de l’Algérie”, a affirmé, mardi dernier, Ramtane Lamamra sur la chaîne CNN International.

Cette décision était “une manière civilisée de mettre un terme à une situation qui ne pouvait durer davantage sans causer de dommages et qui risquait de mener les deux pays vers une voie non souhaitable”, a-t-il ajouté. 
 

K. B.

 

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